Agriculteurs : «C’est du ras-le-bol», les paysans résignés face aux contraintes juridiques et administratives

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Maximilien Carlier (correspondant dans le Nord) / Crédits : FRANCOIS NASCIMBENI / AFP

Après 24 heures de pause, les agriculteurs s’apprêtent à reprendre leur mobilisation dès mardi, avec pour mots d'ordre principaux : moins de paperasse et moins de contraintes juridiques. Europe 1 s'est rendu dans une exploitation du Nord, où Ludovic Bouillet, éleveur de 42 ans, est dépité face aux lourdeurs administratives.

Alors que les députés doivent bientôt se prononcer sur le traité de libre échange avec le Mercosur , la mobilisation des agriculteurs ne devrait pas diminuer cette semaine. La Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA) a notamment appelé à des actions sur le terrain dès mardi pour s'opposer à l'excès de normes et de contraintes juridiques. Le rendez-vous est donc donné devant les administrations pour dénoncer "des entraves à l'agriculture". 

"Tout doit être tracé"

Soixante-dix vaches laitières sont présentes dans le hangar de Ludovic Bouillet. Cet éleveur de 42 ans est dépité quand il évoque les lourdeurs administratives. "C’est du ras-le-bol. Tout doit déjà être tracé, tous les animaux sont, par exemple, déclarés, à la naissance, bouclés, ils ont des cartes… Et le malheur, c'est que si on fait une erreur, tout de suite, c'est un pataquès pour se sortir de là", confie-t-il au micro d'Europe 1.

À cela, il faut ajouter la peur du contrôle qui aura pour mission de réprimander, et les nouvelles normes qui changent chaque année. C'est trop pour Benoit Raux, secrétaire général de la FDSEA du Nord. "On est résigné. Aujourd'hui, c'est l'agacement qui prime et c'est vrai qu'on voudrait travailler librement sur nos exploitations", insiste-t-il. "On ne va pas faire n'importe quoi, mais quand on doit faire quelque chose, on attend de la simplification, et pas devoir pousser dix portes pour avoir une réponse. Ça ce n'est plus entendable."

La mobilisation devant les administrations va débuter dès mardi, mais "dans le calme", assure le syndicaliste. "Nous, on veut être entendus, être dans le dialogue, la discussion. Surtout pas dans le chaos", conclut Benoit Raux.