Agriculture : des contrôles et des normes asphyxiantes écrasent les agriculteurs

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Charles Luylier (correspondant en Occitanie) / Crédit photo : Quentin Saison / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP , modifié à

Toujours en colère, les agriculteurs retournent sur leurs exploitations ce vendredi matin. Mais ils sont toujours autant asphyxiés par le nombre de normes et des contrôles. C'est notamment le cas de Florian, agriculteur en Occitanie, en overdose de normes parfois kafkaïennes. 

De nombreux blocages de la mobilisation agricole ont été levés ce vendredi matin , mais la colère des agriculteurs ne faiblit pas. Le retour dans les exploitations est toujours aussi pénible car les agriculteurs sont toujours assommés par des normes et des contrôles parfois hallucinants.

Trop de contraintes

Florian, agriculteur en Occitanie, en overdose de normes parfois kafkaïennes. Tous les trois ans, il est soumis à un contrôle technique sur son désherbage qui pourtant ne va jamais sur la route et reste dans les champs. Le débit d'insecticides qui coule dans les tuyaux de son engin est trop important, alors il est en contre-visite.

"Cela correspond à 400 euros le contrôle. Il faut qu'il y ait 0,9 litre de débit et ça correspond à une quantité hectare épandu. Là, cette année, je vais avoir une contre-visite parce qu'il a trouvé une panne, un problème des débits de pompe" raconte, dégouté, cet agriculteur. 

"On a laissé tomber"

Des contraintes sur le matériel mais aussi dans les champs. Laure possède 200 hectares dans l'Aude et ne peut pas labourer n'importe quand. "On n'a pas le droit de labourer avant le 15 octobre, sauf si on a plus de 31% de taux d'argile dans mon terrain, ce qui implique des analyses de terres. Mais cela a un coût donc on ne laboure plus. On a laissé tomber", explique-t-elle avec amertume au micro d'Europe 1.

Laure qui ne veut surtout pas prendre de risque. En effet, sans respect strict de ces normes, elle risque d'être privée du versement des subventions de la PAC, la politique agricole commune de l'Union européenne. Et le phénomène ne va pas s'arranger avec le Pacte vert européen qui prévoit d'ici à 2030 d'augmenter encore le nombre de règles.