Quelques minutes avant de connaître sa peine - 3.000 euros d'amende avec sursis -, Cédric Herrou s'est confié sur Europe 1. L'agriculteur de la vallée de la Roya, dans les Alpes-Maritimes, jugé en janvier pour "délit de solidarité" après avoir aidé des migrants à traverser la frontière a fait part de sa détermination. Invité de "L'Interview vérité" sur Europe 1, l'agriculteur a expliqué qu'il continuerait son combat même en cas de condamnation.
"Ce n'est pas illégal d'aider les gens". Déjà poursuivi pour avoir aidé des migrants à l'automne, Cédric Herrou avait été interpellé, fin janvier, pour avoir caché des Érythréens qui tentaient d'éviter un contrôle. "Ce n'est pas illégal d'aider les gens", se défend l'agriculteur contre lequel le procureur a requis huit mois de prison avec sursis. "Je n'ai pas peur", lance Cédric Herrou qui admet : "Bien sûr que je continuerai même si je suis condamné".
"Nous citoyens, on reprend en main une politique défaillante". Malgré le tumulte judiciaire, l'agriculteur héberge actuellement chez lui cinq mineurs, Soudanais et Érythréens. "On me reproche d'avoir aidé ces gens à traverser une frontière mais je l'ai fait parce-qu'il n'y a rien pour eux à Vintimille côté italien, ni côté Français", explique-t-il, pointant les "défaillances de l'État". Ce qui a mis Éric Ciotti [député LR des Alpes-Maritimes, ndlr] et le procureur c'est qu'on dénonce", explique Cédric Herrou. "Ce qui dérange, c'est qu'il y ait des citoyens qui s'occupent de politique", lance-t-il. "Nous citoyens, on reprend en main une politique défaillante".
"On continuera à agir", prévient Cédric Herrou, "malgré les menaces de l'État et du procureur". "Il faut que les gens se réveillent", conclut celui qui se considère comme le "symbole d'une politique citoyenne".