L'agriculteur Cédric Herrou, qui risque déjà huit mois de prison avec sursis pour avoir aidé des migrants à l'automne, a été à nouveau placé en garde à vue mercredi soir pour infraction à la législation sur les étrangers, a-t-on appris auprès de son avocat.
En cause, l'aide aux migrants. "J'ai été appelé pour une garde à vue à Menton, à la gendarmerie", a indiqué Me Zia Oloumi, qui n'avait pas connaissance dans l'immédiat des détails de l'infraction reprochée à celui qui est devenu le porte-drapeau de l'aide aux personnes transitant clandestinement par la vallée franco-italienne de la Roya, l'une des voies d'entrée vers la France des migrants venus d'Italie. "Il a a priori été interpellé près de chez lui, vers Sospel. Les éléments plausibles permettant de le mettre en garde à vue seraient l'aide à l'entrée, au séjour et à la circulation d'étrangers en situation irrégulière", a précisé Zia Oloumi qui n'a pas eu encore accès au dossier.
De nombreux soutiens. Jugé le 4 janvier pour des faits similaires, Cédric Herrou avait revendiqué "une action politique". La décision du tribunal avait été mise en délibéré au 10 février. Cédric Herrou, qui dirige une exploitation produisant des olives et des oeufs dans la vallée de la Roya, compte de nombreux soutiens à son action, notamment au sein du collectif d'aide aux migrants Roya Citoyenne.
"Même si vous me condamnez, le problème continuera", avait-il clamé le 4 janvier. Le surlendemain, le tribunal de Nice prononçait la relaxe à l'égard de Pierre-Alain Mannoni, un enseignant-chercheur poursuivi pour avoir convoyé des Erythréennes venues d'Italie et qui risquait six mois de prison avec sursis. Il devrait être rejugé, le parquet ayant fait appel.