Le parquet de Nice a fait appel de la relaxe du militant Cédric Herrou, poursuivi pour injure publique par le préfet des Alpes-Maritimes pour avoir établi un parallèle entre le traitement des migrants et celui des Juifs sous l'Occupation, a indiqué jeudi Jean-Michel Prêtre, procureur de la République.
"J'ai fait appel le jour-même". "J'ai fait appel le jour-même de la décision" de relaxe du tribunal correctionnel de Nice le 14 février, a précisé Jean-Michel Prêtre, confirmant une information de Nice-Matin, en expliquant être lui-même "à l'initiative des poursuites" avant que le préfet ne formalise sa plainte, une procédure obligatoire en droit de la presse.
Le préfet Georges-François Leclerc reprochait à Cédric Herrou, devenu une figure de l'aide aux migrants, d'avoir écrit sur sa page Facebook les 12 et 13 juin 2017 : "Peut-être le préfet des Alpes-Maritimes pourrait-il s'inspirer des accords avec la SNCF pendant la 2ème guerre pour le transport des juifs pour gérer le transport des demandes d'asile...".
Le représentant du parquet avait requis une amende en octobre. Cédric Herrou avait écrit cela alors qu'il cherchait à aider plus de 90 migrants, arrivés à Breil-sur-Roya, près de la frontière franco-italienne où il demeure, à rejoindre Nice en train pour y déposer une demande d'asile. Lors de l'audience, le 22 octobre, le représentant du parquet avait requis une amende de 5.000 euros à l'encontre de Cédric Herrou.