Le militant de la vallée franco-italienne de la Roya, Cédric Herrou, a été placé une nouvelle fois en garde à vue depuis 24 heures et sa propriété perquisitionnée après les accusations d'un passeur qu'il avait fait condamner en juillet, a indiqué mercredi son avocat.
Septième garde à vue pour Cédric Herrou. C'est la septième garde à vue de Cédric Herrou depuis 2016, ont dénoncé dans un communiqué la Ligue des droits de l'homme de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'association Roya Citoyenne.
Selon son avocat Maître Zia Oloumi, Cédric Herrou a été convoqué mardi matin sans savoir le motif à la gendarmerie, aussitôt mis en garde à vue puis confronté à son accusateur, un passeur éthiopien qui a porté plainte pour "violences aggravées et séquestration".
Nouvelle perquisition. "On a vu une personne incohérente et qui a changé de version. C'est surprenant que la garde à vue soit prolongée [mercredi, ndlr] alors qu'il n'y a plus d'éléments", s'est-il ému.
Une quinzaine de gendarmes, agissant sur ordre de la police aux frontières (PAF), ont à nouveau perquisitionné sa propriété. "Sauf à vouloir le démolir et le harceler, je ne vois pas le fondement de tant de moyens d'enquête", a ajouté Maître Oloumi.
Un passeur éthiopien condamné à huit mois de prison. Wossem Naka, un ressortissant éthiopien de 26 ans, a été incarcéré à Nice après sa condamnation à huit mois de prison le 31 juillet pour avoir accompagné en France des compatriotes migrants contre une promesse d'argent.
"C'est Cédric Herrou lui-même qui avait dénoncé aux autorités les manœuvres de ce passeur auprès des demandeurs d'asile venus chercher secours à son domicile ! Au tribunal, il avait souhaité se porter partie civile pour le tort que cela pouvait lui causer. Mais sa demande de dommages et intérêts fut rejetée", ont rappelé ses soutiens, la LDH et Roya Citoyenne.