Le Français Alain Castany, condamné à vingt ans de prison dans l'affaire de trafic de drogue "Air Cocaïne", a comparu jeudi devant un tribunal de Saint-Domingue (République Dominicaine) pour son procès en appel. Alain Castany, qui souffre de graves blessures après avoir été fauché par une moto il y a plusieurs mois sur le sol dominicain, a quitté jeudi la clinique dans laquelle il est soigné pour comparaître devant le tribunal. "Nous demandons l'annulation de sa condamnation et qu'il soit déclaré non coupable", a indiqué Luz Diaz, avocate du Français.
Témoignage contradictoire. Devant le tribunal, la défense d'Alain Castany a avancé que la déclaration d'un Dominicain, poursuivi dans cette même affaire d'Air Cocaïne, contredisait le témoignage d'une employée d'une entreprise de l'aéroport, témoin au procès. Le Français, accusé d'avoir assisté au chargement de la drogue dans l'avion, n'était en réalité pas présent à ce moment-là car il cherchait avec cette employée Nicolas Pisapia, un passager de l'avion, dans un autre terminal, a expliqué à Luz Diaz. La défense affirme que le capitaine de l'avion a fait en sorte que Alain Castany ne soit pas présent pendant le chargement des 26 valises à bord de l'avion parce qu'il n'était pas impliqué dans ce trafic de drogue vers la France.
Ce dernier avait été interpellé, en compagnie de trois autres Français, dans la nuit du 19 au 20 mars 2013 par la police dominicaine qui avait intercepté, sur le tarmac de l'aéroport de Punta Cana, un Falcon 50 avec 26 valises contenant 680 kilos de cocaïne à son bord. Le prévenu a comparu devant la cour d'appel du centre de la capitale Saint-Domingue. Alain Castany - présenté comme un apporteur d'affaires - avait été condamné en août 2015 à vingt ans de prison en même temps que les deux pilotes de l'avion, Bruno Odos et Pascal Fauret. Ces deux derniers avaient fui en France en octobre de la même année. Un autre Français, Nicolas Pisapia, également passager de l'avion, a été condamné fin juin à vingt ans d'emprisonnement en appel dans cette même affaire par la justice dominicaine.
Santé précaire. En raison de son état de santé, "nous avons été contraints de transporter Alain Castany sur une civière, c'est pourquoi nous voulions qu'aucune image de lui ne soit prise", a expliqué Luz Diaz. Le prévenu, qui bénéficie de la liberté conditionnelle, souffre depuis son accident de multiples fractures et vit à demeure dans une clinique de la capitale, selon son avocate. "Il n'a pas de retour veineux et lymphatique, il pourrait perdre sa jambe s'il ne reste pas en position horizontale", a-t-elle dit.