L'essayiste d'extrême droite Alain Soral a été condamné mardi à trois mois de prison ferme pour contestation de crime contre l'humanité et injure raciale, pour avoir publié sur son site internet (Égalité et Réconciliation) un dessin jugé négationniste.
Une première selon l'UEJF. Selon l'UEJF (Union des étudiants juifs de France), l'une des associations parties civiles, c'est la première fois qu'Alain Soral est condamné à une peine de prison ferme. "Cette condamnation marque une nouvelle étape dans la détermination de la justice et des associations à empêcher cet idéologue de la haine de propager l'antisémitisme et le négationnisme sur Internet et les réseaux sociaux", a souligné dans un communiqué le président de l'UEJF, Sacha Ghozlan.
"Shoah où t'es ?". En avril 2016, après les attentats de Bruxelles, le site Égalité et Réconciliation avait publié un dessin représentant une une titrée "Chutzpah Hebdo" (allusion à Charlie Hebdo) le visage de Charlie Chaplin devant l'étoile de David, avec dans une bulle "Shoah où t'es ?". Pour le tribunal correctionnel de Paris, cette question, ainsi que la mention "historiens déboussolés", "traduisent qu'il serait légitime de s'interroger sur l'existence de la Shoah" et "reflète et insinue chez le lecteur que l'idée que la Shoah serait non une réalité indiscutable mais une fabrication de l'esprit".
Dommages et intérêts à des associations anti-racisme. Alain Soral a déjà été condamné à plusieurs reprises, dont deux fois pour provocation à la haine, "condamnations attestant à la fois de sa propension à réitérer les discours de haine et du peu de cas qu'il fait des décisions de justice", soulignent les juges. Le tribunal a en outre ordonné la suppression du dessin et des propos litigieux et condamné Alain Soral à verser des dommages et intérêts à plusieurs associations de lutte contre le racisme qui se sont constituées parties civiles.
Alain Soral a par ailleurs été condamné à trois mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende pour avoir présenté deux détenus comme responsables de la publication du site Égalité et réconciliation alors que, pour le tribunal, Alain Soral est bien le directeur de la publication du site de son association.