Alexandre Benalla, ex-collaborateur de l'Élysée, a affirmé que le port d'arme dont il disposait "n'était pas lié à la sécurité du président de la République mais à [s]a sécurité personnelle", lors de son audition, mercredi, au Sénat.
Muni d'une arme "trois fois en un an". "Il a pu arriver que j'aie eu une arme sur moi" lors des déplacements publics et privés du président, a toutefois convenu Alexandre Benalla, mais en estimant que ce cas de figure était survenu "trois fois en un an". "Je ne me baladais pas lors des déplacements du président de la République avec l'arme apparente", a-t-il ajouté.
Un organisateur et non un garde du corps. L'ex-collaborateur du chef de l'État est entendu par la commission présidée par le sénateur LR Philippe Bas depuis 8h50, devant laquelle il a d'abord indiqué n'avoir "jamais été le garde du corps d'Emmanuel Macron", que ce soit pendant la campagne présidentielle ou après l'arrivée de Emmanuel Macron à l'Élysée.
Une demande de port d'arme "à titre personnel". Sur le port d'arme dont il disposait, alors qu'il n'occupait officiellement aucune fonction de police, il a expliqué aux parlementaires avoir "fait une demande à titre personnel", "pour des motifs de défense et de sécurité personnels". "Parce que quand vous êtes dans des fonctions à la présidence de la République, ou pendant la campagne présidentielle, on est exposé, on passe dans les médias, vous êtes identifié quand vous habitez dans le même endroit depuis huit ans, il peut vous arriver quelque chose", s'est-il justifié.
"Chargé d'une mission de police", selon la préfecture. Le jeune homme de 27 ans est apparu davantage en difficulté lorsque Philippe Bas lui a rappelé que la préfecture de police, dans sa décision de lui accorder un port d'arme, indiquait que "Alexandre Benalla est chargé d'une mission de police dans le cas de son action de coordination de la sécurité de la présidence de la République avec les forces militaires et le GSPR" (Groupe de sécurité de la présidence de la République). "Alors il a bien fallu que la demande comporte une description de cette fonction !", a fait observer Philippe Bas.
Faire "entrer son cas dans les clous". "Cet arrêté a été rédigé par un service, qui s'appelle la direction de la police générale, et qui a essayé de faire rentrer mon cas qui n'est pas un cas conforme dans les clous", a répondu Alexandre Benalla. Selon lui, cette pratique était courante : "Michel Charasse, lorsqu'il était collaborateur de François Mitterrand, il disposait d'une autorisation de port d'arme : est-ce que Michel Charasse était le garde du corps de François Mitterrand ? Je ne le crois pas...", a lancé Alexandre Benalla, suscitant la circonspection de la commission.