Invité lundi d'Europe 1, Alexandre Kouchner, le demi-frère de Camille Kouchner à l'origine des accusations d'inceste portées contre le politologue Olivier Duhamel, a estimé que ce qui était arrivé à sa famille devait enclencher un "véritable débat de société".
Le livre de sa demi-sœur est à l'origine, depuis plusieurs semaines, d'un important mouvement de libération de la parole sur un tabou majeur : l'inceste. Invité lundi d'Europe 1, Alexandre Kouchner, enseignant à Sciences Po, et le demi-frère de Camille Kouchner qui a publié La Familia Grande pour dénoncer des faits d’inceste du politologue Olivier Duhamel sur son frère jumeau, a estimé que "ce débat avait échappé" à sa famille.
"Ma famille a vécu un moment tumultueux, douloureux, éprouvant", confie-t-il, tout en estimant qu'il ne s'agit plus désormais d'un simple fait-divers mais d'un véritable débat de société. "Ce qui compte, ce n'est plus uniquement la vie de ma famille, c'est que nous puissions enfin être à la hauteur de notre République", explique-t-il. "Je pense qu'il faut voir que ce débat nous a échappé. Il ne s'agit plus de ma famille, il s'agit de l'inceste, de ses ruptures, de ses silences. Il y a un vrai débat de société à avoir", déclare Alexandre Kouchner. "L'inceste est un crime extrêmement spécifique qui appelle une réponse pénale extrêmement spécifique", ajoute-t-il.
La démission de Frédéric Mion
Le 9 février, le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion, a présenté sa démission après avoir admis auprès du quotidien Le Monde avoir été alerté en 2018 par l'ex-ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, d'accusations d'inceste visant Olivier Duhamel, alors président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP), l'un des organismes constitutifs de Sciences Po. "Sciences Po Paris n'a, pour le moment, pas été mis en cause dans cette déferlante de témoignages (sur l'inceste, ndlr)", tient à préciser Alexandre Kouchner, tout en qualifiant la démission de Frédéric Mion de "tardive mais nécessaire".
Le mouvement #SciencesPorcs
Par ailleurs, l'école parisienne, de même que d'autres instituts d'études politiques en région, sont la cible du mouvement #SciencesPorcs, relayant sur les réseaux sociaux de nombreux témoignages d'agressions sexuelles commises par des élèves de ces établissements. "Des faits gravissimes", a reconnu Alexandre Kouchner, indiquant "qu'il serait faux de penser qu'il ne s'agit là que d'un problème propre à Sciences Po".