Plusieurs plages des Côtes-d'Armor étaient fermées jeudi en raison de la prolifération des algues vertes, alors qu'au même moment, la préfecture publiait un nouvel inventaire des vasières et zones à risques sur une soixantaine de communes dans le département.
"Rien d'exceptionnel". A Hillion, une commune proche de Saint-Brieuc, quatre plages sur six étaient fermées jeudi matin, a constaté un correspondant de l'AFP. Ces décisions ont été prises par arrêté municipal : deux plages ont été fermées dès vendredi, les deux autres mercredi. Contrairement à des communes costarmoricaines comme Saint-Quay-Portrieux ou Saint-Cast-le-Guildo, Hillion n'est pas à proprement parler une station balnéaire, mais ses plages font partie de la réserve naturelle de la Baie de Saint-Brieuc. Selon le maire d'Hillion, Mickaël Cosson, ces fermetures n'ont rien d'exceptionnel et "arrivent tout au long de l'année" pour permettre le ramassage des algues.
"Risque pour la santé publique". "Fermeture provisoire pour risque sanitaire", pouvait-on lire jeudi sur les affichettes placardées à l'entrée des quatre plages. Les arrêtés pris par la mairie expliquent que les "accès sont interdits aux personnes et aux chiens en raison de l'impossibilité technique de collecter les algues" et du "risque pour la santé publique". Par ailleurs, la préfecture des Côtes-d'Armor a annoncé jeudi la mise à jour de "l'inventaire des vasières et des zones à risques" du département, accessible en ligne sur le site Internet de l'État depuis 2016.
59 communes concernées. Selon la préfecture, 59 communes costarmoricaines ont "identifié un ou des sites pouvant présenter un risque potentiel sur leur territoire". "Ces risques peuvent être dus, soit à l'enlisement dans la vase, à la présence d'algues vertes ou à la conjonction des deux phénomènes", précise le communiqué, qui rappelle "qu'il est dangereux de s'approcher des zones signalées". Fraîchement échouées, les algues vertes sont inoffensives. Mais au bout de 48 heures, elles commencent à pourrir et dégagent du sulfure d'hydrogène. Malodorant, ce gaz est surtout très toxique. A l'été 2011, 36 sangliers avaient été retrouvés morts dans l'estuaire du Gouessant à Hillion.
En 2009, la mort d'un cheval intoxiqué par des algues en décomposition a poussé les pouvoirs publics à lancer un Plan de lutte contre les algues vertes ou PLAV (2011-2015) dans les huit baies bretonnes - dont celle de Saint-Brieuc - touchées par cette prolifération. Un nouveau PLAV (2017-2021) doit être lancé la semaine prochaine.