Le lieu d'accueil de réfugiés ouvert par des associations à Saint-Dalmas-de-Tende dans les Alpes-Maritimes, près de la frontière italienne, a été démantelé jeudi matin, a-t-on appris auprès du procureur de la République de Nice.
Des étrangers reconduits à la frontière. Une trentaine d'étrangers se trouvaient sur place quand l'opération a eu lieu, a précisé Jean-Michel Prêtre : une vingtaine d'entre eux, se disant mineurs, ont été orientés vers une structure médicale pour un bilan de santé et tenter de vérifier la véracité de leur déclaration, les autres ont été remis à la police aux frontières.
Des militants en garde à vue. Une dizaine de militants associatifs étaient par ailleurs présents au moment de l'opération, organisée dans le cadre d'une enquête ouverte à Nice pour aide à l'entrée irrégulière d'étrangers en France, a ajouté le magistrat. Certains ont été placés en garde à vue pour être entendus, et les autres seront auditionnés dans un second temps, a-t-il précisé.
Le département opposé à l'accueil de migrants. Ce "lieu d'accueil humanitaire de transit" avait été créé lundi soir par des associations des Alpes-Maritimes à travers un collectif "Solidarité Roya-Frontière franco-italienne". Le président LR du conseil départemental Eric Ciotti et le président LR de la région Paca Christian Estrosi avaient immédiatement demandé le démantèlement de ce lieu. Le 22 septembre, le département des Alpes-Maritimes à majorité LR avait voté une motion pour s'opposer à l'accueil de migrants en transit à Calais. De son côté, la préfecture n'a identifié aucun lieu dans le cadre du plan gouvernemental de fermeture de la jungle de Calais.
Les associations à l'origine de cette initiative et Médecins du Monde avaient demandé solennellement le 10 octobre la réouverture de la frontière franco-italienne, que des milliers de migrants franchissent souvent au péril de leur vie. Ils avaient également accusé la France de violer ses propres engagements internationaux, notamment vis-à-vis de l'Italie où plus de 130.000 débarquements ont été recensés depuis janvier, mais aussi en expulsant des mineurs au mépris de la Convention des droits de l'enfant.