Amandine, 25 ans, est atteinte depuis l'âge de 2 ans de vitiligo. Une maladie chronique qui se caractérise par une dépigmentation de la peau, plus ou moins importante selon les cas. Pendant très longtemps, et notamment pendant sa jeunesse où elle subissait moqueries et jugements, Amandine ne supportait pas son corps. Jusqu'au jour où elle a relevé la tête, comme elle l'a confié à Olivier Delacroix mardi.
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"Il n'y a rien de pire qu'être différente au moment de l'école. Les enfants sont très durs entre eux et quand on a une différence, c'est encore plus compliqué. On me posait énormément de questions sur ma maladie et on s'en moquait. Cela a aussi eu un impact sur mes relations amoureuses, car lorsqu'on souffre du regard des autres et que l'on est mal dans sa peau, on ne se sent pas bien à l'heure de sa première relation amoureuse.
"Je me suis rendue compte que beaucoup de personnes étaient dans la même situation que moi"
Ma mère me parlait souvent des groupes de parole autour du vitiligo. L'Association française du vitiligo organise une fois par an des rencontres à Paris et ma mère m'encourageait depuis un moment à y aller. Mais comme j'étais mal dans ma peau, je refusais de l'aide, d'aller voir des médecins ou d'en parler. Je me suis finalement rendue à Paris, un peu à contre-cœur. J'étais dans mon coin pendant le groupe de parole. Je n'ai pas souhaité discuter ou échanger avec les autres personnes. Mais j'ai vraiment écouté ce que les autres personnes disaient et je me suis alors sentie moins seule : je me suis rendu compte que beaucoup de personnes étaient dans la même situation que moi. Cela m'a donné la force de me relever et de changer le regard que je posais sur moi.
"Aider les personnes atteintes à s'accepter"
À ce moment-là, j'ai une amie qui m'a proposé une séance photo : j'ai relevé le défi. C'était quelque chose de compliqué pour moi, car il s'agissait d'un shooting de nue artistique. J'ai vu le résultat immédiatement, sans retouche, et j'ai trouvé la photo magnifique. C'était la première fois que j'avais ce regard sur moi.
Aujourd'hui, je fais partie de l'Association française du vitiligo. J'ai vraiment cette volonté d'aider les personnes atteintes. Cela me fait beaucoup de mal de voir des personnes qui en souffrent, que ce soit de mon âge ou à 50 ans, 60 ans, parfois 70 ans. Elles n'acceptent pas la maladie et se privent de beaucoup de choses. Je veux vraiment aider ces personnes à s'accepter."