L'opération controversée Tel Aviv sur Seine a bien eu lieu ce jeudi, après une semaine de polémiques. Mais les participants font face à une contre-manifestation organisée par les pro-palestiniens.
Des festivités sous très haute surveillance. Après une semaine de polémiques, Tel Aviv sur Seine, située aux abords de Paris-Plages, s'est déroulé sous protection policière renforcée, ce jeudi. 500 gendarmes et policiers ont été mobilisés, en tenue ou en civil, à proximité du site. Si la matinée a plutôt été marquée par un afflux de journalistes, les badauds ont peu à peu fait leur apparition. Mais de l'autre côté du Pont Notre-Dame, une contre-manifestation, appelée très officieusement "Gaza Plage", a été organisée par les pro-palestiniens, sans qu'il n'y ait aucun incident entre les deux camps.
Après la polémique. La mairie de Paris, qui rêvait d'une "animation festive", avait reconnu que la journée serait peut-être "un peu moins festive que prévue".
La manifestation, partagée entre DJs et foodtrucks, s'est déroulée après une semaine de controverses : plusieurs associations et élus avaient réclamé son annulation, évoquant la politique du gouvernement israélien contre les territoires palestiniens. Dans la tempête, la mairie de Paris avait maintenu l'opération, refusant de "donner raison aux éléments les plus radicaux", assurait Bruno Julliard sur Europe 1. La ville avait reçu le "soutien total" de Manuel Valls.
"J'ai considéré qu'il fallait venir". Après une heure d'ouverture, Tel Aviv sur Seine revendiquait une centaine de visiteurs. Quelques personnes avaient d'abord pris place sous les parasols de Paris-Plages jeudi matin. Des parisiens souvent issus de la communauté juive qui ne comprennent pas la polémique autour de cette manifestation. "Je n'y serais peut-être pas allé, mais vu les réactions très hostiles, complètement disproportionnées, j'ai considéré qu'il fallait venir", dit un passant au micro d'Europe 1. "Je pense qu'on a le droit de parler d'Israël, d'organiser un événement, sans que ce soit une honte", déclare une voisine de transat.
"C'est un acte de solidarité avec le peuple juif d'être venue aujourd'hui", renchérit Cécila, une Italienne allongée sur un transat, venue dans l'après-midi. Plusieurs centaines de personnes se promenaient ou étaient installées sur des transats en début d'après-midi.
Gaza Plage cet après-midi. Sur Europe 1, le Parti de Gauche, dont l'élue Danielle Simmonet avait mené la fronde contre la journée Tel Aviv, n'avait pas appelé à manifester. Craignant des "provocations", et sans moyen de lutter contre ces dernières, son coordinateur politique Eric Coquerel, invité d'Europe 1 jeudi matin, "n'appelait pas à se mobiliser". L'élu "espérait que tout allait se passer dans le calme".
Du côté de "Gaza Plage", l'ambiance était beaucoup plus militante. "Palestine vivra ! Palestine vaincra!" pouvait-on entendre de l'autre côté du Pont Notre-Dame. Une centaine de manifestants avaient déployé un drapeau palestinien géant et installé des stands d'information ou de vente de produits (keffieh, épices) sur la chaussée. Les militants ont aussi distribué aux badauds un tract appelant notamment au boycott des produits israéliens.
L'été dernier, en pleine offensive israélienne à Gaza, des manifestations de soutien aux Palestiniens, interdites en raison des risques de violence, avaient dégénéré notamment dans le quartier populaire de Barbès à Paris et à Sarcelles (Val-d'Oise).