La SNCF a été condamnée mardi à verser 60.000 euros à chacun des 72 salariés ou ex-salariés du technicentre de Romilly-sur-Seine, dans l'Aube, en raison de leur exposition à l'amiante pendant 12 ans, a-t-on appris mercredi auprès de l'avocat des salariés. "La SNCF a été condamnée par le tribunal des prud'hommes de Troyes à verser 30.000 euros en réparation du préjudice d'anxiété et 30.000 euros pour violation délibérée d'obligation de sécurité", a déclaré Me Bérenger Tourné.
Montant "record". Entre 2001 et 2013, ces salariés ont travaillé dans des ateliers de "démantèlement et de maintenance de rames" qui étaient "contaminés par l'amiante", selon l'avocat, assurant que le montant de l'indemnité était un "record" dans ce type de dossier. "Si ce montant a été retenu, c'est d'abord parce que leur condition d'exposition à l'amiante a été très importante compte tenu de l'activité même du technicentre, mais surtout parce que ce dossier n'est pas seulement un dossier d'exposition à l'amiante, c'est aussi un dossier de fraude sanitaire", a-t-il souligné.
"Juste appréciation du drame sanitaire". En effet, "la SNCF a délibérément violé les règles applicables en matière de prévention de risque amiante et elle a fait croire jusqu'en 2013 aux cheminots qu'ils étaient parfaitement protégés alors que ce n'était pas le cas, de loin", a-t-il ajouté. Selon Me Tourné, "c'est une décision qui mérite d'être saluée", parce que "le conseil des prud'hommes a fait une juste appréciation du drame sanitaire que couve cette affaire, car, ces gens là, demain, sont susceptibles de développer des cancers les plus redoutables", a-t-il poursuivi. La SNCF a indiqué ne pas vouloir "faire de commentaires à ce stade", attendant "les relevés de décision du tribunal". La société a un mois pour faire appel.