"Je suis Français". "Tout le monde portait des badges "Je suis Charlie". Là personne ne dit "Je suis Bataclan" ou "Je suis terrasse" ou "Je suis Stade de France", on dit "Je suis Français", a tenu à souligner Anne Sinclair, vendredi midi sur Europe 1. Voilà une grande différence, selon elle, entre les attaques du 13 novembre et celle perpétrées contre Charlie Hebdo à l'Hyper casher en janvier dernier. "En janvier, c’étaient des journalistes insolents, la liberté d’expression, des policiers, des Juifs qui étaient tués et, hélas, ça n’a pas rassemblé l’ensemble de la population. Là c’est toute la France qui est touchée".
"Une absence de haine". La spécialiste politique a également souligné "cet esprit d’union national et de nation profondément touchée en son cœur, et en même temps cette absence de haine qui me frappe de manière extraordinaire". Anne Sinclair a aussi fait référence aux nombreux messages "de paix" et "de générosité" trouvés sur les lieux des attentats. "Ce mélange à la fois de mobilisation autour de la nation qui peut avoir un coté guerrier et en même temps cette absence de haine, je trouve que c'est un message extrêmement fort", explique-t-elle.
Et demain ? La journaliste s'est aussi interrogée sur l'après : "Qu'est ce qui va se passer demain ? Comment une démocratie est-elle aujourd'hui en capacité de lutter contre un ennemi ? Est-ce qu'elle sait encore ce que ça veut dire de faire la guerre ? Est-ce qu'elle sait encore protéger ses propres libertés ? Est ce qu'elle sait encore avoir un idéal qui la transcende quand on sait bien qu'il y a aussi une absence de mobilisation autour de la démocratie en général ? Est-ce qu'elle va savoir se comporter dans l'après ?", a-t-elle conclu.