Création de places d’hébergement, généralisation du dépôt de plainte à l’hôpital… Le gouvernement a dévoilé mardi des mesures pour lutter contre les violences conjugales. Ces annonces ont cependant été accueillies froidement par les associations et les familles des victimes, qui ont défilé dans l’après-midi dans les rues de Paris. "C’est honteux, ce n’est pas suffisant", s’insurge Françoise, dont la mère a été tuée par son mari.
"C’est maintenant qu’il faut agir"
Le gouvernement a ainsi annoncé la création de 1.000 places d’hébergement et de logement d’urgence. "Ces femmes ont déjà un logement, elles n’en ont pas besoin d’un autre. Il faut plutôt trouver des places à ceux qui leur font vivre des violences. Il faut laisser les femmes et les enfants dans leurs foyers", critique Françoise.
Un audit sera également réalisé dans 400 commissariats et gendarmeries jusqu’à fin 2020 pour connaître les dysfonctionnements en matière de recueil des plaintes. "Même s’il y a des audits, ce sera fait quand : dans six mois, huit mois ? On fera le compte des femmes assassinées en attendant, mais c’est maintenant qu’il faut agir", poursuit Françoise.
"Il ne faut pas attendre qu’une femme porte plainte"
Le message des familles des victimes est clair : il faut agir vite et former immédiatement les policiers chargés de recueillir les plaintes des femmes battues. "C’est l’urgence de prendre en compte et de former ce personnel, qu’on n’attende pas quand une femme porte plainte", s’insurge Isabelle, dont la cousine a été tuée par son conjoint en mars dernier. "Ma cousine a passé plusieurs appels la nuit de son décès pour prévenir qu’elle était en danger. La police n’est jamais venue. D’autres femmes sont vivantes, et il faut les protéger maintenant. Pas demain."
La mise en place du bracelet électronique "anti-rapprochement", annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe, a elle été saluée. Mais là aussi il faut aller très vite, martèlent les familles.