A la veille des commémorations des attentats du 13 novembre 2015, le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a estimé que face au terrorisme, la France est "mieux armée qu'il y a deux ans", dans une interview au Journal du Dimanche.
"Mieux armés". Rappelant qu'après les attentats de Toulouse, de Charlie Hebdo et de l'HyperCacher, ceux du 13 novembre étaient "le premier cas de tuerie de masse, conçue pour faire un maximum de victimes", le premier flic de France affirme que "nos services sont mieux armés pour détecter les menaces". "Ils le font chaque semaine à bas bruit", assure-t-il. Et le ministre de lister les domaines dans lesquels des "moyens importants sont engagés" : "le renseignement", "la remontée de l'information sensible", "la présence policière", "les nouvelles technologies", "la coopération européenne".
Des terroristes "plus difficiles à détecter". Estimant que la menace contre la France "reste très élevée", Gérard Collomb affirme que si "les apprentis terroristes évoluent dans leurs méthodes, nous aussi !" Gérard Collomb souligne que les attentats du 13 novembre étaient le fait de "commandos organisés", alors que "c'est moins le cas désormais. "Et c'est d'autant plus difficile à détecter", a-t-il admis.
Vers la Syrie, "le flux s'est tari". Concernant le départ de Français au Proche-Orient afin d'y rejoindre les rangs de l'organisation Etat Islamique, "le flux s'est tari" avec des départs "proches de zéro", rapporte le ministre. Dans l'autre sens, "nous n'assistons pas à des retours massifs". "D'après nos statistiques, 1.700 Français au total ont gagné la zone irako-syrienne depuis le début des combats. Environ 281 y sont présumés morts, 302 sont rentrés en France : 178 hommes, 66 femmes et 58 mineurs, dont la plupart ont moins de 12 ans. Parmi ceux-là, 120 hommes et 14 femmes sont incarcérés", détaille Gérard Collomb pour le JDD.
"Plus vigilants" sur les prisons. Interrogé sur la radicalisation en prison, le ministre a expliqué : "nous sommes plus vigilants sur ce qui se passe dans nos prisons : certains détenus qui approchaient du terme de leur peine n'ont pas été libérés parce que nous avons appris qu'ils prévoyaient des attentats une fois dehors. Ils font l'objet de poursuites pour cela". Selon le ministre, une trentaine d'attentats ont été déjoués depuis la mise en place de l'état d'urgence instauré dans la foulée des attaques djihadistes, les plus meurtrières jamais commises en France.