Simone Veil n’entrera pas seule, dimanche, au Panthéon. Elle reposera dans l’antre des Grands Hommes aux côtés de son mari, Antoine, décédé en 2013. La famille a souhaité que les deux époux, mariés pendant 67 ans, reposent ensemble.
"Je suis retourné au fond de la classe". Une évidence pour les proches tant le couple était fusionnel. Simone et Antoine Veil se sont connus en 1945 sur les bancs de Science Po et se sont mariés en 1946. Ils ont eu ensemble trois fils : Jean, Nicolas (décédé d'une crise cardiaque en 2002) et Pierre-François.
L’année 1974 est cruciale dans le couple. Cette année, Simone Veil est nommée ministre de la Santé. L’année suivante, elle portera la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Antoine Veil, ancien conseiller technique d’Alain Poher, alors secrétaire d’Etat aux forces armées, et ancien conseiller centriste de Paris, met alors de côté sa carrière politique. "Quand j'ai vu qu'elle évoluait en Formule 1, je suis retourné au fond de la classe", confiera-t-il au journal Paris Match.
Antoine Veil était promis à une belle carrière politique. Pourtant, sur le papier, c’était Antoine Veil qui était promis à une belle carrière politique. Diplômé de l’ENA en 1955, Antoine Veil en est sorti inspecteur général des finances. Ce centriste pro-européen n’ira pas plus loin que le conseil de Paris. Il choisira dans les années 70 de devenir le plus proche conseiller de Simone Veil, dans l’ombre de sa femme, à qui il ouvrira son carnet d’adresses. Antoine Veil sera aussi à ses côtés en 1975 pour l’aider à élaborer la loi sur l’avortement.
Antoine Veil se replie sur le monde des affaires. Par la suite, Antoine Veil se replie sur le monde des affaires. Entrepreneur, il fait partie des conseils d’administration des groupes Axa, Bolloré ou bien encore GDF Suez. Il sera également PDG de l’armurier Manuhrin.
"Je voulais voir cet abattoir industriel avant que nous soyons morts". Antoine Veil et sa famille se sont réfugiés en Suisse durant l’Occupation, échappant de justesse à la déportation. En 2010, alors que Simone Veil venait de faire son entrée à l’Académie française, le couple s’était rendu au camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, où l’ancienne ministre avait été déportée avec sa sœur et sa mère. "Je voulais voir cet abattoir industriel avant que nous soyons morts", expliquait Antoine Veil à Paris Match.