Après une année 2021 catastrophique en termes de récoltes, les apiculteurs retrouvent le sourire. La météo chaude et humide des dernières semaines promet une belle saison. Les ruches sont déjà pleines de miel, avant de les déplacer au milieu des sapins et des forêts pour l'été, l'heure est à l'extraction.
Si les apiculteurs ont eu le bourdon l'année dernière en raison de la météo désastreuse, cette année la saison s'annonce bien meilleure. La relative douceur du printemps a été propice à la floraison des arbres fruitiers et des acacias. Dans les champs, les ruches débordent de miel . Alors avant de les déplacer au milieu des sapins et des forêts pour la période estivale, il est temps de faire le bilan des premières récoltes et elles s'annoncent prometteuses.
Un soulagement pour la filière
À Struth, aux Ruchers des Vosges du Nord, Sylvie Lehr a les doigts qui dégoulinent de miel. Devant elle, quelques dizaines de caisses de ruches sont empilées sur une palette en bois. Une à une, elle en saisit les cadres, gratte la cire collée sur les côtés, avant de les glisser sur le tapis roulant de la désoperculeuse. "Quand le miel est mûr, l'abeille met une opercule de cire sur les alvéoles", explique l'apicultrice. "Notre machine ici va gratter cette cire pour ouvrir les alvéoles."
Arrivés de l'autre côté du tapis, les rayons sont donc libérés de la cire et le miel commence déjà à couler.
15 tonnes de miel, dix fois plus que l'année dernière
Une fois installés dans des paniers métalliques, les cadres en bois sont envoyés dans l'extracteur, une sorte de grosse centrifugeuse qui tourne à la manière d'une machine à laver. Après quelques minutes, le miel coule tranquillement dans un gros réservoir. "On ne pensait pas pouvoir faire de miel d'acacia cette année, mais finalement il y en a, donc on est content", sourit l'Alsacienne.
"En plus, il est de bonne qualité", poursuit-il. Au total, l'apicultrice a déjà pu récupérer 15 tonnes de miel, soit dix fois plus que l'année dernière. "En 2021, les ruches étaient complètement vides ", soupire la sexagénaire. "Sur toute l'année, on avait eu à peine cinq tonnes de miel." Cette année en revanche, la récolte s'annonce plutôt bonne et "ça fait du bien au moral".
Ne pas se réjouir trop vite
Pour autant, avec plus de 20 ans de métier derrière elle, Sylvie Lehr sait qu'il ne faut pas se réjouir trop vite. "Avec la nature, il faut rester modeste, il faut prendre ce qu'elle nous donne", juge-t-elle. Pour l'heure, les ruches sont en train d'être déplacées au milieu des bois et des forêts, notamment pour produire du miel de sapin cet été. Reste à savoir si la saison estivale sera aussi douce que le printemps et si la saison 2022 apportera une aussi bonne récolte qu'en 2020, année record dans l'apiculture.