Après la mort de Philippine, les étudiantes de Paris-Dauphine remettent en cause l'efficacité de la justice

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Alexis de la Fléchère, édité par Gauthier Delomez / Crédits photo : Siavosh Hosseini / NurPhoto / NurPhoto via AFP , modifié à

Les camarades de Philippine, l'étudiante de Paris-Dauphine qui a été retrouvée morte dans le bois de Boulogne, s'interrogent sur le fait que le principal suspect était sous le coup d'une OQTF. Europe 1 a recueilli l'inquiétude de plusieurs jeunes femmes inscrites dans l'établissement parisien.

Des trous dans la raquette qui provoquent la colère des camarades de Philippine. À l'université de Paris-Dauphine, les étudiants s'interrogent sur la mort de la jeune femme, dont le corps a été retrouvé enterré dans le bois de Boulogne , et sur le fait que le principal suspect, visé par une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), ait pu croiser le chemin de leur amie et la tuer, près du campus. "On est en sécurité nulle part parce que c'est devant la fac qu'on peut être tué", confie une étudiante à Europe 1.

"On est amené à être encore plus inquiet et encore plus flippé"

Ce sentiment d'insécurité inquiète également Célia, qui vient d'arriver en première année à Dauphine. "Avec ces événements, on est amené à être encore plus inquiet et encore plus flippé", concède la jeune femme. "Ça nous fait nous demander s'il n'y a pas d'autres gens qui ont été condamnés, qui sont censés être expulsés, qui se baladent et qui pourraient potentiellement nous faire du mal. Dès qu'on a de l'autre côté du bâtiment, on se dit que tout peut arriver. Si ça peut arriver aussi proche, ça peut arriver n'importe où", affirme-t-elle.

Il y a aussi de la colère à l'université, à l'image de Sixtine, dans la même promotion que Philippine, qui ne croit plus en l'efficacité de notre justice. "On se rend compte que le système judiciaire, censé nous protéger, est bidon. Il n'y a rien qui tient. Si un gars sous OQTF se balade tranquillement dans la rue...", souffle-t-elle. "C'est lassant et déprimant parce qu'on se rend compte qu'on va dans un mur", tranche Sixtine.

La jeune femme confie également se balader désormais avec une bombe au poivre : "Je stresse de me balader sans batterie dans mon téléphone", poursuit-elle.

Face à ce terrible constat, de nombreuses étudiantes ont créé des groupes sur les réseaux sociaux pour ne jamais renter seules le soir après les cours. D'autres ont même décidé de s'équiper en sprays au poivre ou encore d'alarmes portatives.