Le conseil municipal de Viry-Châtillon, où quatre policiers ont été attaqués au cocktail Molotov il y a une semaine, a adopté samedi à l'unanimité une motion demandant "la nécessaire sécurisation" de la cité sensible de la Grande Borne et un "renforcement" policier sur son territoire et alentours, a indiqué son maire.
Sécuriser les biens et les personnes. Avec cette motion, "nous voulions vraiment quelque chose de solennel car nos policiers méritent mieux qu'un simple courrier", a expliqué le maire (UDI) Jean-Marie Vilain, appelant élus et administrés présents à applaudir les policiers victimes de l'agression, "mais également leurs collègues qui jour après jour continuent de nous protéger au péril de leur vie". Dans cette motion, co-rédigée avec l'opposition municipale, les élus s'inquiètent de "la répétition des actes de violences sur la RD 445", axe sur lequel a eu lieu l'attaque, et demandent "que des moyens financiers spécifiques soient alloués à la sécurisation des personnes et des biens sur l'ensemble" de cette route départementale.
Renforcer les effectifs. La municipalité demande aussi "que tous les partenaires en présence (État, mairie de Grigny, conseil départemental, conseil régional ...) s'impliquent à la hauteur des enjeux de sécurisation du périmètre", et réclame "la création d'un commissariat de plein exercice sur Viry-Châtillon". Elle demande "dans l'immédiat le renforcement des effectifs du commissariat" de la commune voisine de Juvisy-sur-Orge. Les élus souhaitent, parallèlement, que les "démarches" nécessaires soient engagées pour "éteindre les trafics et autres activités illicites sur le quartier de la Grande Borne (cité sensible de Grigny, limitrophe de Viry-Châtillon) et alentours".
Pronostic vital toujours engagé. Samedi dernier, l'attaque avait fait quatre blessés parmi les policiers qui surveillaient le "carrefour du Fournil", connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes, en lisière de la Grande-Borne. Une dizaine de personnes "cagoulées", selon les autorités, avaient brisé les vitres de deux véhicules de police et les avaient incendiés en tentant de bloquer les policiers à l'intérieur. Un adjoint de sécurité de 28 ans, a été très grièvement brûlé aux mains et au visage. Soigné à l'hôpital Saint-Louis, son état était "stationnaire" et son "pronostic vital toujours engagé" samedi, selon une source policière.
Des recherches d'ADN. Également brûlée, une gardienne de la paix de 39 ans doit elle sortir "lundi ou mardi" de ce même hôpital, selon une autre source policière. Deux autres fonctionnaires ont été moins grièvement touchés. Aucune interpellation en lien avec cette affaire n'est pour l'instant intervenue, a confirmé le procureur de la République d'Evry Eric Lallement samedi soir. Des recherches ADN sont en cours sur "48 scellés", selon une source proche des enquêteurs.