Si la décrue est bel et bien amorcée, tous les problèmes causés par la montée des eaux sont loin d'être réglés. À Souppes-sur-Loing, en Seine-et-Marne, les habitants sont ainsi encore et toujours condamnés à vivre dans des conditions précaires. Une situation provisoire... qui risque de durer. L'eau a beau être revenue au robinet, elle n'est pas potable. Cela fait donc maintenant cinq jours que toute la ville vient remplir ses bouteilles au camion-citerne garé devant la mairie. "On va chercher de l'eau pour faire la vaisselle. Pour se laver, on va chez la famille qui n'habite pas très loin", témoigne un habitant.
Solution de secours temporaires. La plus grande inquiétude concerne le relogement des sinistrés. Depuis mercredi dernier, la plupart ont trouvé des solutions de secours temporaires et sont accueillis chez la famille, des amis ou des voisins. La solidarité a joué à plein et on s'est serrés dans les maisons épargnées ce week-end. Robert, qui avait 1,5 mètre d'eau chez lui, est ainsi hébergé par son propriétaire. "S'il ne m'avait pas proposé de logement, je serai où ?", se demande celui qui va devoir jeter la plupart de ses biens. "Je suis chauffeur routier, je peux dormir quelques temps dans la couchette du camion, mais ça ne peut pas être pendant un temps indéfini."
Les écoles et les commerces touchés. C'est précisément la question du temps qui reste la grande inconnue pour les habitants de Souppes-sur-Loing. Combien de temps va-t-il falloir pour que tout rentre dans l'ordre ? Des semaines, des mois ? Une vingtaine de sinistrés sont encore hébergés dans une école. Pour eux, le maire a, dès lundi matin, fait le tour des offices HLM. Il faut impérativement trouver des solutions durables, quitte à réquisitionner des logements vides. "Je ne vois pas très bien quand est-ce qu'on va pouvoir retourner à une vie telle qu'elle était avant", témoigne l'édile, qui pointe également la dégradation des infrastructures de la commune. "Il y a beaucoup de bâtiments publics qui ont souffert, dont deux écoles." Elles seront fermées jusqu'à samedi, faute de solutions. Les commerces, eux aussi, ont été frappés par la montée des eaux. Une quarantaine ont été touchés dans la rue principale. Sans boucherie, sans boulangerie, sans bistrot, la vie risque de s'arrêter à Souppes-sur-Loing pendant un bon moment.