Rue Erlanger à Paris, une banderole rouge et blanche barre l'accès à l'immeuble du 17 bis, dont les étages supérieurs sont en partie calcinés. Pour des raisons de sécurité il n'y a plus aucun habitant ici, seulement des pompiers qui fouillent encore les décombres.
"On a tellement vécu l'horreur que l'on n'a pas du tout envie d'y retourner". Mais pour Estelle, sinistrée après l'incendie survenu dans la nuit de lundi à mardi, il n'est pas question de retourner y habiter un jour. "C'est un tel traumatisme. On s'apprête à s'endormir ou on est endormi et on est réveillé par un incendie qui ravage littéralement tout ce qu'il y a autour de nous. C'est vrai qu'il y a l'instinct de survie qui prend le dessus en premier lieu mais après on est plus rationnel et on se dit qu'on a tellement vécu l'horreur que l'on n'a pas du tout envie d'y retourner", confie-t-elle sur Europe 1.
Les personnes qui occupaient l'immeuble sont allées vivre chez des proches, des amis ou de la famille. La mairie a aussi mis en place un système d'hébergement d'urgence. Selon Danielle Giazzi, la maire du 16ème arrondissement de Paris, "à peu près trente familles" en bénéficient "au moins pour les quatre à cinq nuits qui viennent" : "On attend au jour le jour parce qu'il y a des gens qui sortent de l'hôpital au fur et à mesure. On n'a pas une personne qui n'a pas été prise en charge, soit temporairement dans un hôtel, soit dans un logement."
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"Nous resterons ouverts, nous laisserons tous les services, y compris la nuit s'il le faut. Nous n'avons pas eu de prise en charge à faire cette nuit mais s'il le faut nous resterons jusqu'à ce que l'on en ait besoin", assurait-elle mercredi. La mairie propose également aux sinistrés, des procédures accélérées pour refaire les papiers d'identité, souvent partis en fumée et pourtant indispensables pour les longues démarches d'assurances.
La solidarité des habitants et des associations. En dehors de cela, la solidarité s'organise dans le quartier. On peut voir tout au long de la journée, des habitants des immeubles voisins s'approcher les bras chargés de dons en tous genres. Les associations sont aussi mobilisées. "J'apporte quelques couvertures pour les sinistrés, si ça peut leur venir en aide. Notre association est prête à apporter d'autres choses, des vêtements, des kits de propreté, des jouets pour les enfants, ce dont ils ont besoin. J'ai rendez-vous avec les services de la mairie pour leur demander ce dont ils ont besoin", explique Françoise du Lions club de Paris.
C'est certain, cela ne remplace pas les souvenirs et ça n'atténue pas la douleur "mais ça met quand même un peu de baume au cœur", confie Inès, 20 ans, qui a pu récupérer de quoi s'habiller pour la semaine.