Ce sont les grands perdants de l'abandon de Notre-Dame-des-Landes. Les 3.860 habitants de la commune de Saint-Aignan-Grandlieu, proche de l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, ne se satisfont pas de la décision du gouvernement de renoncer à la construction d'un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes et d'aménager l'actuel aéroport Nantes-Atlantique, en le modernisant et en prolongeant la piste.
"Ça deviendra l'enfer". Face à cette décision, une partie des Aignanais envisagent de devenir à leur tour "zadistes" pour obtenir gain de cause. "Il faut défendre notre bien. S'il faut bloquer les pistes pour empêcher les avions de décoller j'irais", assure Josiane, 74 ans, ancienne conseillère municipale. Aujourd'hui, les habitants recensent 70 vols quotidiens. De quoi entacher la qualité de vie des riverains mais aussi celle de plus de 8.000 élèves qui étudient dans les environs. Ainsi, pour Josiane, si la piste est prolongée et le nombre de vols multipliés, "ça deviendra l'enfer, ça deviendra invivable".
"Saint-Aignan vivra". "C'est un devoir de passer à notre tour à l'offensive", gronde également Pascale, une autre habitante. "On est prêts à prendre les fourches, les pioches. On va faire comme les zadistes. Nous aussi on va devenir violents. On va tout faire pour empêcher cet aéroport de grandir", lance-t-elle. "On a toujours fait des manifestations pacifistes et on s'est fait entuber. Saint-Aignan veut vivre et Saint-Aignan vivra." Pour élaborer une "stratégie de combat", élus et membres du collectif citoyen doivent se réunir mardi soir.
"Un coup de poignard". La semaine dernière, le maire de la commune se montrait "complètement abasourdi". "Avec les règles sur les nuisances, tout son centre-ville se retrouve désormais menacé. "Le bourg sera en zone B du plan d'exposition au bruit, c'est-à-dire qu'on ne peut rien construire, ni aménager ce qui existe déjà pour ne pas exposer les gens au bruit et aux nuisances. Donc, c'est fini. Une commune sans bourg, ce n'est plus une commune", regrette-t-il. "Il y a de la colère, du désespoir, c'est un coup de poignard", ajoutait-il avant de préciser : "Je ne laisserai pas faire".