La patronne du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde saura lundi à 15h si la Cour de justice de la République la déclare ou non coupable de "négligence" dans le scandale de l'arbitrage Tapie. Elle risque jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende. Le parquet a requis sa relaxe.
"J'assume". Prenant pour la dernière fois la parole, l'ancienne ministre de l'Économie, émue, a contesté cette accusation : "j'ai décidé et j'assume mes décisions". Elle a assuré qu'en 2007 et 2008 elle n'avait "jamais" eu "d'alerte d'aucune sorte" sur de possibles malversations. "Le risque de la fraude m'a totalement échappé", a-t-elle ajouté.
"Ces cinq jours d'audience mettent fin à cinq années d'épreuve pour mon compagnon, mes fils, mes frères qui sont là dans la salle", a dit Christine Lagarde, ravalant un sanglot. "Dans ce dossier, comme dans tous les autres dossiers, j'ai agi en confiance et en conscience avec pour seul objectif la défense de l'intérêt général", a-t-elle affirmé.
Un arbitrage validé par Lagarde et annulé pour "fraude". Bernard Tapie s'est vu attribuer en 2008 plus de 400 millions d'euros via un arbitrage dans un vieux contentieux avec le Crédit Lyonnais. Alors ministre, Christine Lagarde avait autorisé l'entrée en arbitrage, et validé la sentence. L'arbitrage a été annulé en 2015 pour "fraude" au civil. Au pénal la justice soupçonne un "détournement de fonds" et une "escroquerie" dans cette affaire.