Stéphane Alzraa, acteur présumé de la fraude sur le marché du CO2 et condamné au procès de l'ex-super flic lyonnais Michel Neyret, a été interpellé vendredi en Israël, a-t-on appris mardi de source judiciaire, confirmant une information de L'Obs.
L'un des principaux corrupteurs de Michel Neyret. Le 5 juillet, ce Franco-Israélien de 35 ans, en fuite, avait été condamné par défaut à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Paris. Lors de son jugement, le tribunal avait émis un mandat d'arrêt contre cette figure présumée du milieu lyonnais, considérée, avec son cousin Gilles Bénichou, comme l'un des principaux corrupteurs du commissaire Neyret, ex-numéro 2 de la PJ de Lyon. Le parquet de Paris avait fait appel de la condamnation du policier à 2 ans et demi de prison ainsi que du jugement prononcé à l'encontre de Stéphane Alzraa.
En cavale depuis près d'un an. Écroué à la prison de Corbas, dans le Rhône, où il purgeait une peine de 30 mois ferme prononcée en juin 2014 pour abus de biens sociaux par le tribunal correctionnel de Lyon, Alzraa avait pris la fuite le 24 novembre 2015 lors d'une permission de sortie. Depuis, il était sous la menace d'un autre procès : fin août, le parquet de Lyon avait demandé son renvoi en correctionnelle dans un dossier d'escroquerie à la TVA sur le marché des quotas d'émission de CO2 portant sur près de 50,9 millions d'euros. Un juge d'instruction doit désormais ordonner son renvoi en procès ou un non-lieu.
Deuxième arrestation dans l'affaire des fraudes à la TVA. Son avocat, Me David-Olivier Kaminski, a confirmé son arrestation, en fin de semaine dernière à Tel Aviv, à l'occasion d'un contrôle routier. "Nous travaillons avec nos confrères israéliens sur la régularité de la procédure d'extradition à son encontre. Avant de savoir s'il veut revenir en France, il faut voir si la procédure est régulière", a-t-il expliqué.
Mardi dernier, la police avait également mis fin à la cavale de Marco Mouly, figure présumée de la fraude à la TVA sur le marché du CO2, arrêté en Suisse. Il avait été condamné en juillet à Paris à huit ans de prison pour une escroquerie de 283 millions d'euros. Il s'agissait alors du plus important procès pour ce type d'escroquerie.