La volonté gouvernementale de durcir les conditions d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires est "une proposition populiste", a déclaré ce mardi matin la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet. Cette dernière appelle le gouvernement à s'attaquer aux causes des arrêts maladies, plutôt qu'a poursuivre le "fonctionnaire bashing".
La volonté gouvernementale de durcir les conditions d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires est "une proposition populiste", a dénoncé mardi la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet , appelant à "arrêter le fonctionnaire bashing" et à contrer la dégradation des conditions de travail. "Cette annonce a été vécue comme une insulte par les plus de 5 millions de fonctionnaires, qu'on fait encore une fois passer pour des privilégiés et pour des gens qui choisiraient d'être en arrêt maladie", a affirmé la dirigeante syndicale sur RMC/BFMTV.
Le ciblage des congés de maladie dans la fonction publique vise à économiser 1,2 milliard d'euros. Le gouvernement veut passer à trois jours de carence, contre un actuellement, de sorte que l'indemnisation commencerait au quatrième jour, et de moins bien rémunérer les arrêts, à hauteur de 90% de salaire, contre 100%.
Une "proposition populiste"
Cette "proposition populiste ne va pas résoudre le cœur du problème, l'augmentation des arrêts maladie", qui "augmentent dans la fonction publique en raison de la dégradation considérable des conditions de travail, plus que dans le privé", par exemple dans les hôpitaux, a plaidé Sophie Binet. Et "ça va défavoriser principalement les femmes, majoritaires dans la fonction publique et très concernées par les arrêts courts, par exemple en cas d'endométriose", a-t-elle relevé.
"Il faut arrêter le fonctionnaire bashing", a lancé Sophie Binet, rappelant qu'"on était bien contents pendant le Covid d'avoir des fonctionnaires qui font tourner le pays". Le gouvernement plaide que ses mesures ne feraient qu'aligner la fonction publique sur le privé. Mais, pour les trois jours de carence, "dans le privé, pour l'écrasante majorité des salariés, c'est neutralisé" par des accords de branche ou d'entreprise, a objecté la dirigeante.
Des salariés à bout de force
Elle a aussi épinglé Guillaume Kasbarian : "ce ministre de la Fonction publique, visiblement, il déteste les fonctionnaires" vu ses déclarations ou ses intentions de "reprendre la réforme de la fonction publique laissée par son prédécesseur, un chiffon rouge". Face à la politique gouvernementale, Sophie Binet a appelé "les salariés et les retraités à ne pas céder au fatalisme" et à "multiplier les mobilisations".
"Aujourd'hui, il y a grève dans le secteur de la santé", a-t-elle ainsi noté, évoquant des "soignantes et soignants qui n'en peuvent plus".