Quatre personnes, dont un militaire de 39 ans du 9ème Rima, ont été mis en examen vendredi en fin de journée à Cayenne pour l'attaque à main armée perpétrée sur la base nautique militaire du 9ème Rima à Stoupan, le 14 juillet, a-t-on appris de source judiciaire.
Cagoules, armes de poing et d'épaule. Le militaire, son fils mineur, et son neveu, ainsi qu'un piroguier brésilien, ont été mis en examen pour "vol à main armée en bande organisée" et "séquestration de personnes dépositaires de l'autorité publique". Le 14 juillet en début de soirée, un trio cagoulé avait menacé avec armes de poing et d'épaule trois militaires de la base nautique de Stoupan (proche du bourg de Roura, à 30 kilomètres de Cayenne), avant de les ligoter, de les séquestrer et de voler 18 moteurs. Ils étaient arrivés sur les lieux en pirogue, la base se situant sur les rives du fleuve Mahury.
Le militaire soupçonné d'avoir fourni des informations. Le militaire en cause, natif de Cayenne, qui compte 19 ans de carrière dans l'armée, est soupçonné d'avoir fourni des informations. Selon les premiers éléments de l'enquête, il n'était pas sur les lieux le soir des faits. À la barre, devant le juge des libertés et de la détention, l'intéressé a affirmé qu'il n'était "pas au courant" qu'une opération se préparait, a constaté un journaliste de l'AFP. "Vous avez donné des infos (sur les lieux, ndlr) sans savoir qu'ils allaient passer à l'acte, selon vous", a relevé le JLD. "Je ne dis pas que vous êtes impliqué", a encore déclaré le juge, "mais si vous l'êtes c'est un film (...) On découpe un grillage de la base, on n'hésite pas à rentrer dans une emprise militaire avec des armes, à s'attaquer à des soldats".
Deux hommes encore recherchés. Son fils et son neveu, respectivement âgés de 16 et 19 ans, ont reconnu qu'ils faisaient partie du trio. Le militaire, son neveu et le piroguier ont été incarcérés. Le fils du militaire a été laissé en liberté sous contrôle judiciaire vu son jeune âge et de son absence d'antécédents judiciaires, alors que le parquet avait également requis son incarcération. Les enquêteurs cherchent à mettre la main sur le troisième membre du groupe du 14 juillet, actuellement au Brésil selon des sources proches de l'enquête, et un second piroguier qui se trouvait dans l'embarcation repartie avec les 18 moteurs volés.