Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé mercredi l'arrivée prochaine dans le département de l'Essonne, où quatre policiers ont été attaqués samedi, de 101 fonctionnaires de police supplémentaires après cette "tentative d'assassinat".
"Des actes barbares". Le ministre, qui a délivré sa feuille de route aux forces de l'ordre, a insisté sur "l'extrême gravité" de ce qu'il a qualifié de "guet-apens" par des "criminels cagoulés" qui avaient "l'intention de tuer" des policiers. "Cette attaque lâche et abjecte était donc une tentative d'assassinat qui visait des fonctionnaires de police dans l'exercice de leurs fonctions", a-t-il insisté. Il a assuré que "tout est mis en oeuvre pour retrouver et interpeller les auteurs de ces actes barbares" qui "seront (...) sévèrement punis".
"Délinquance endémique". "Dans les semaines qui viennent ce sont au total 101" policiers "supplémentaires qui arriveront dans le département de l'Essonne", a-t-il promis. Il a relevé que ce département comme d'autres "dont nous avons renforcé les moyens, souffrent depuis trop longtemps d'une délinquance endémique" et "enkystée". "Ces territoires, nous nous employons à les reconquérir pas à pas (...) car il ne peut y avoir, dans la République, de territoires perdus", a dit Bernard Cazeneuve.
Pas suffisant. "On avance, mais on est encore loin du compte", a réagi Claude Carillo, délégué départemental d'Alliance, qui affirme que 71 des 101 postes annoncés sont "déjà affectés ou déjà actés depuis fin juin". Cette "grand messe", traditionnelle chaque année, se tient au lendemain du rassemblement de plusieurs centaines de policiers en silence devant les commissariats de France, en solidarité et pour réclamer plus de moyens et de fermeté après cette violente agression.
Pronostic vital toujours engagé. Le pronostic vital de l'un des quatre policiers attaqués était "toujours engagé" mercredi soir, a indiqué le procureur de la République à Évry dans un communiqué. Le jeune adjoint de sécurité de 28 ans "a subi une opération chirurgicale avec transplantation de peau au niveau de ses deux mains", a détaillé Éric Lallement. "Il réagit parfois, cligne des yeux quand sa femme essaie de lui parler", a confié à l'AFP une source policière. Une cagnotte en ligne, ouverte mardi par ses collègues de Savigny-sur-Orge, a déjà recueilli près de 10.000 euros.
Le ministre, qui a délivré sa feuille de route aux forces de l'ordre, a rappelé également avoir déposé plainte après la découverte de tags anti-police à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, quelques jours après le choc créé par cette attaque.