Le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb a annoncé mardi qu'il recevrait "dans quelques jours" les familles des deux victimes de l'attentat de Marseille, une attaque qui avait déclenché une vive polémique et conduit au limogeage du préfet du Rhône.
"Le droit à la vérité". Cette rencontre avec les familles permettra de "leur dire où en est l'enquête précisément, parce qu'elles ont le droit à la vérité sur la mort de leurs filles", a-t-il expliqué sur RTL. "Ces deux jeunes filles mortes à Marseille, cela montre que la menace continue à exister et donc qu'il faut pouvoir protéger les Français", a-t-il poursuivi. Il a ainsi justifié l'adoption de la nouvelle loi antiterroriste, signée lundi par le président Emmanuel Macron pour prendre le relais de l'état d'urgence en vigueur depuis fin 2015, période durant laquelle "32 attentats" ont été "déjoués".
Le 1er octobre, un Tunisien de 29 ans, Ahmed H., avait tué au couteau deux cousines à la gare Saint-Charles de Marseille, avant d'être abattu par la police. Le groupe État islamique (EI) a revendiqué ces assassinats, mais les enquêteurs français n'ont pas, pour l'heure, trouvé d'élément reliant l'assaillant à l'organisation djihadiste.
L'auteur interpellé puis relâche deux jours plus tôt. Interpellé deux jours avant l'attaque pour vol à Lyon, Ahmed H. avait été relâché le lendemain, alors qu'il était en situation irrégulière. Cette remise en liberté a suscité une controverse et a conduit le gouvernement à mettre fin le 11 octobre aux fonctions du préfet du Rhône.
Des dysfonctionnements mis au jour. Une enquête administrative ordonnée par Gérard Collomb avait pointé du doigt "des dysfonctionnements graves du dispositif d'éloignement" des étrangers en situation irrégulière à la préfecture. Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur a envoyé aux préfets une circulaire pour qu'ils mettent "résolument en oeuvre les mesures" d'expulsion des étrangers "représentant une menace pour l'ordre public et les étrangers incarcérés".