Les gardes à vue des onze personnes interpellées mardi matin dans l'enquête sur l'attaque de policiers début octobre à Viry-Châtillon ont toutes été prolongées de 24 heures mercredi, a-t-on appris de source policière.
"Nous irons a priori au bout des 96 heures". "Sauf alibi solide pour l'un des suspects le jour des faits, nous irons a priori au bout des 96 heures", durée maximale de la garde à vue pour ce type d'affaire, a indiqué à l'AFP une source policière. "Le gros du travail a été fait en amont pour recueillir un maximum de d'éléments mais les prochaines heures vont être décisives", a ajouté cette source.
Les auditions, menées par les enquêteurs de la Sûreté départementale de l'Essonne, doivent permettre "d'entendre et de confronter des personnes, dont certaines sont susceptibles d'avoir participé aux faits", avait expliqué mardi le parquet d'Évry. Le contenu des téléphones portables et du matériel informatique saisis lors des perquisitions doit également être analysé.
Des suspects déjà connus des services de police. Sur les onze interpellations, neuf se sont déroulées dans le quartier difficile de la Grande Borne à Grigny, ville voisine de Viry-Châtillon. Les deux autres, ont eu lieu à Étampes, dans le sud de l'Essonne, et en Seine-et-Marne. Le groupe de suspects compte neuf majeurs, dont quatre étaient mineurs au moment des faits, et deux mineurs âgés de 17 ans.
Deux d'entre eux font déjà l'objet d'une mise en examen et d'un placement sous contrôle judiciaire dans le cadre d'une autre affaire dans le Val-de-Marne. Un troisième, régulièrement interpellé par la police, a déjà été condamné pour des violences volontaires par le tribunal pour enfants.
Déjà une mise en examen. Dans cette enquête confiée à deux juges d'instruction, un adolescent de 17 ans, soupçonné d'avoir participé à la confection des cocktails Molotov utilisés lors de l'agression, a déjà été mis en examen et écroué début décembre, avant d'être remis en liberté. Un second mineur âgé de 15 ans, soupçonné aussi d'avoir participé à la fabrication des engins incendiaires, avait été placé sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre la mise en examen et l'état de simple témoin.
Deux policiers grièvement blessés. Le 8 octobre, une quinzaine d'agresseurs avaient incendié deux voitures de police, occupées par quatre agents en mission de surveillance près d'un feu rouge connu pour ses vols avec violences sur des automobilistes. L'agression, qui avait grièvement brûlé deux policiers et blessé plus légèrement les deux autres, avait déclenché un mouvement de fronde, inédit par son ampleur, chez les policiers.