La polémique avait déjà eu lieu pour Mohamed Merah. Que faire de la dépouille du terroriste de l'Aude ? Une pétition circule pour que les funérailles de Radouane Lakdim, auteur de la prise d'otage qui a fait quatre morts et quinze blessés dans un Super U à Trèbes, n'aient pas lieu dans la région. Les signataires veulent à tout prix éviter que sa tombe ne devienne un lieu de pèlerinage.
Envoyer le corps au Maroc. "Cette horreur doit nous faire ouvrir les yeux sur le climat très dangereux dû à l'islamisme radical en France", explique le texte publié sur Change.org par un certain Renaud C., le jour même de la tuerie, et signé par près de 15.000 personnes depuis. Afin d'éviter que la mémoire du meurtrier ne serve de talisman à la radicalisation et au fondamentalisme, la pétition veut donc obtenir des édiles concernés que soient "interdites les funérailles du terroriste Redouane [sic] Lakdim sur Trèbes ou Carcassonne". Pour résoudre le problème, Jean-Claude Perez, ex-maire socialiste de la cité médiévale, demande à ce que la dépouille du djihadiste, Marocain naturalisé français en 2004, soit rapatriée dans son pays d'origine.
Des inquiétudes pour l'avenir. "Je crois que la première démarche est d'approcher la famille et de s'assurer que les autorités marocaines l'accueillent. Quand on me rétorque qu'il n'a pas été possible de faire la même chose avec Mohammed Merah à Toulouse, et que sa tombe n'est pas devenue un lieu de pèlerinage, je dis oui, mais dans un an ? Dans dix ans ? Comment en être certain ?", argumente l'ancien élu auprès d'Europe 1. "Ces sépultures, qui vous dit qu'un jour elles ne deviendront pas l'endroit où 'un héros' a été enterré, et ne serviront pas de point de rassemblement à certains", s'inquiète-t-il encore.
Dans le cas des attentats parisiens de janvier et novembre 2015, les auteurs des attaques ont été enterrés en France, en toute discrétion et de manière anonyme, dans les carrés musulmans de cimetières d'Île-de-France. Aucune indication ne filtre quant à l'emplacement exact des sépultures. La tombe de Mohamed Merah, au cimetière de Cornebarrieu en Haute-Garonne, a elle aussi été anonymisée.