L'assaillant de l'aéroport d'Orly était un braqueur plusieurs fois condamné pour violences, outrages ou recel. Il menait une vie si discrète à Garges-Lès-Gonesse (Val-d'Oise) que son entourage a du mal à croire à sa radicalisation.
"Comme s'il avait peur à chaque fois que je le croisais". Encore interloqués par cette journée au cours de laquelle ont défilé des dizaines de policiers, des habitants de cette cité du Val-d'Oise racontent la discrétion presque gênante de cet habitant. Hamid, son voisin du dessous, le trouvait patibulaire. "Il avait l'air un peu bizarre entre guillemets. J'avais l'impression qu'il dissimulait quelque chose. Pas forcément grave, mais quelque chose. Comme s'il avait peur à chaque fois que je le croisais. Et il était froid."
Une radicalisation difficile à croire. Une froideur et une solitude tels que ses récents séjours en prison, responsables de sa radicalisation, n'ont été remarqués par personne. "Pour moi, ce n'est pas quelqu'un qui allait commettre l'irréparable", renchérit Hamid. "Je le voyais partir le matin, rentrer le soir. Après le dîner, il allait fumer une cigarette ici, après il remontait chez lui et voilà. Je ne pense pas que c'était quelqu'un de radicalisé. Après ce sont les gens les plus discrets qui ont peut-être des choses à cacher."
Une radicalisation si imperceptible que même son propre père a assuré samedi aux enquêteurs et au micro d'Europe 1 que son fils n'avait rien à voir avec la religion.