Après la mort de deux agents pénitentiaires tués dans l'Eure lors d'une attaque visant à libérer un détenu, certaines prisons françaises sont en grève. Aux Baumettes, célèbre prison marseillaise, les agents rendent hommage à leurs collègues décédés et expriment leur indignation face à la dégradation de leurs conditions de travail.
Quelques heures après la mort de deux agents pénitentiaires tués dans l'Eure lors d'une attaque visant à libérer un détenu, ce 14 mai, les organisations syndicales annoncent le blocage de prisons partout sur le territoire. À la prison marseillaise des Baumettes, les agents sont en grève et se disent horrifiés par cette tragédie.
Au micro d'Europe 1 Cathy Fortis, responsable syndicale Force Ouvrière aux Baumettes, exprime le désarroi dans l'établissement : "Depuis hier, j'ai vu des agents en pleurs et moi aussi, je le suis. La vie d'un agent, ce n'est pas possible. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Journée prison morte. La pénitentiaire est en deuil. On a passé vraiment un nouveau cap qu'on n'aurait jamais dû franchir".
"On se disait que ça risquait d'arriver car on n'a pas les moyens d'effectuer toutes ces nouvelles missions. On nous demande de reprendre les missions de la police mais à chaque fois, on les reprend avec la moitié de l'effectif donc on ne s'en sort pas", poursuit-elle.
>> LIRE AUSSI - INFO EUROPE 1 - Attaque d'un fourgon pénitentiaire : de petit délinquant à commanditaire d'assassinats, le parcours criminel de Mohamed Amra
Des revendications
Les agents continuent d'affluer aux portes du centre pénitentiaire ce mercredi. Ils sont près de 200 maintenant pour rendre hommage à leurs collègues décédés durant cette minute de silence. Ils espèrent également faire remonter leurs revendications, revoir les protocoles de sécurité et être surtout mieux équipés.
>> LIRE AUSSI - Attaque d'un fourgon pénitentiaire : comment s'organise la traque de Mohamed Amra et ses complices ?
Il y a aussi cet appel à la raison qui est lancé par les syndicats, qui demandaient bien de limiter les transferts en utilisant la visioconférence quand c'est possible pour les auditions des détenus, ou bien de faire déplacer les magistrats et non les détenus. Ces demandes ne sont pas entendues. Le mouvement pourrait s'inscrire dans la durée.