L’attaque de mardi qui a fait un mort, dans une Eglise à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, revendiquée par l'Etat islamique, a été condamnée par l’ensemble des communautés religieuses.
Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné "avec la plus grande vigueur cet acte terroriste lâche et barbare" et exprime "sa grande émotion et sa totale solidarité avec l'ensemble des chrétiens de France." "Devant la gravité de la situation, le CFCM appelle à nouveau la nation tout entière à l'unité et à la solidarité", peut-on lire dans un communiqué.
L’imam en charge de la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, Mohammed Karabila, a également été parmi les premiers à dénoncer l'assassinat de l'abbé Jacques Hamel, se disant "effaré par le décès de mon ami". "Nous faisons partie d'un "comité interconfessionnel depuis 18 mois. Nous discutions de religion et de savoir-vivre ensemble", a déclaré celui qui est aussi le président du Conseil régional du culte musulman de Haute-Normandie. "Cela fait 18 mois qu'on s'attaque à des civils, maintenant ils visent des symboles religieux et prennent pour prétexte notre religion, ce n'est plus possible", a-t-il ajouté. Une émotion d’autant plus partagée que la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray avait été inaugurée en 2000 sur une parcelle de terrain offerte par la paroisse catholique de la ville.
Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a pour sa part exprimé son "sentiment d'horreur et de tristesse" face à cette attentat qui "marque une nouvelle étape dans la progression du terrorisme en France". Le Crif "exprime notamment son indignation que des bâtiments religieux soient visés".
La Fédération protestante de France a également témoigné "son soutien et sa solidarité". "Avec ce geste de barbarie, c’est la communauté chrétienne toute entière qui est touchée au cœur. (...) Résister au fanatisme, résister aux tentatives de division par la terreur, c’est se tenir unis et déterminés, toutes confessions confondues", a-t-elle écrit dans un communiqué.
"Une nouvelle fois, un acte de barbarie ensanglante le sol national de notre pays. A travers l’Eglise catholique de France, qui a perdu aujourd’hui un de ses prêtres dans des conditions atroces, c’est l’ensemble de la communauté nationale et ses différentes composantes et chacun de nous, qui sont visés", a également réagi l'Assemblée des évêques orthodoxes de France.
L’Union Bouddhiste de France a, elle aussi, exprimé "sa consternation face à cet innommable attentat commis le 26 juillet 2016 dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, pendant la célébration de la messe".
Le pape François condamne "de la manière la plus radicale". "La peur est là et ce genre d'actes renforce la peur mais nous faisons tout ce qu'il faut pour la surpasser, pour vivre notre foi", a pour sa part réagi auprès de l’agence Reuters Vincent Neymon, porte-parole adjoint de la conférence des évêques de France. Et de conclure : "C'est par la cohésion que nous arriverons à vaincre, il faut à tout prix éviter les fractures, les replis au sein des communautés et de la société". Le pape François a "condamné de la manière la plus radicale" cette attaque et s’est associé "à la douleur et à l’horreur". "Nous sommes particulièrement frappés parce que cette violence horrible est intervenue dans une église, un lieu sacré où s’annonce l’amour de Dieu, avec le meurtre barbare d’un prêtre et des fidèles touchés", a poursuivi le Vatican.