Attaques de l'Aude : "On est sortis par la porte de secours", témoigne un boucher du supermarché de Trèbes

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Salomé Legrand et M.L , modifié à

Jacky travaillait à boucherie du Super U visé par une prise d'otages, vendredi matin. Il a aidé des clients à prendre la fuite. Son collègue Christian figure parmi les victimes.

"On commence seulement à réagir. Tout à l'heure, ça n'allait pas du tout." Quelques minutes après la fin de la prise d'otages qui a visé un supermarché de Trèbes, dans l'Aude, Jacky est sous le choc. Boucher dans ce Super U, l'homme travaillait vendredi matin, lorsque le suspect a fait irruption dans le magasin. 

"Un coup de feu, puis un deuxième..." "J'étais à la boucherie, dans le fond du magasin", témoigne Jacky. "On a entendu crier. J'ai entendu un 'boum'. Sur le coup je n'ai pas réagi, je pensais qu'il y avait quelque chose qui était tombé du magasin", se souvient-il. "Mais non, c'était un coup de feu, puis un deuxième coup de feu... Mes collègues sont venus me dire : 'vite vite Jacky, il faut qu'on s'en aille, il y a quelqu'un qui tire là-dedans'."

Entendu sur europe1 :
C'est triste de voir qu'on est à l'abri nulle part. On se disait que ça se passait dans les grandes villes... 

Une "bonne trentaine" de clients évacués. "On est sortis par la porte de secours derrière la boucherie. Avec mes collègues Marine et Sabrina, on a fait partir des gens également, des clients qu'il y avait dans le magasin, une bonne trentaine", affirme l'employé. "On a été se réfugier au garage Peugeot qui est sur le même parking que le magasin." De l'attaque en elle-même, le boucher n'a pas vu grand chose : "ça s'est principalement passé à l'entrée du magasin, je n'ai pas vu le tireur."

Le boucher tué, "un mec super gentil". En revanche, Jacky connaît très bien l'une des deux personnes décédées dans l'attaque, son collègue Christian, également boucher. "Ça a été une des premières victimes. Ça fait quinze ans qu'on travaille ensemble. C'est un collègue et copain surtout, un mec super gentil, qui vient de fêter ses cinquante ans... C'est triste de voir qu'on est à l'abri nulle part. On se disait que ça se passait dans des grandes villes, dans une petite ville c'est traumatisant."