"On protège plus les loups que les bergers" : une cinquantaine d'éleveurs a bloqué samedi le péage de l'A66 à Pamiers, dans l'Ariège, pour protester contre un plan loup "inacceptable" au regard de la multiplication des attaques du loup et de l'ours.
Le "devenir des bergers" en question. À l'appel de la Confédération paysanne, les éleveurs ont bloqué la circulation uniquement dans le sens Toulouse-Foix, afin d'obtenir "un rendez-vous conjoint" avec le ministre de l'Environnement Nicolas Hulot et son collègue de l'Agriculture Stéphane Travert, a expliqué la Confédération. "On tue 30 loups alors qu'il y en a plus de 400, mais on ne se soucie absolument pas du devenir des bergers", a déploré le porte-parole de la Confédération paysanne Laurent Pinatel.
Le pastoralisme en danger. L'objectif du syndicat paysan est de faire pression sur la réunion du Groupe loup le 12 décembre à Lyon car, selon Laurent Pinatel, "le projet de plan loup 2018-2023 qui se prépare" est "inacceptable" et met en danger le pastoralisme. "S'il n'y a plus de pastoralisme, c'est une région qui arrête de vivre", a-t-il insisté. Vendredi, la Confédération paysanne avait mené une première action à la Direction régionale de l'environnement (DREAL) à Toulouse) afin de faire part de la "grosse détresse" des éleveurs. Une trentaine d'entre-eux, venus d'une douzaine de départements, a déversé une bétaillère dans la cour intérieure.
La crainte de voir disparaître l'élevage en plein-air. La crise que "vit l'élevage pastoral en France est profonde" avec, affirme la Confédération dans un communiqué, en 2017, "1.200 victimes" de l'ours et "10.000 victimes" du loup. Avec l'objectif "de 500 loups dans le plan 2018-2023", l'État acte la disparition de l'élevage de plein-air", a ajouté le syndicat qui s'interroge en retour sur le nombre d'éleveurs qui restera au bout du quinquennat. Près de 300 brebis, toutes victimes des ours, ont été tuées l'été dernier dans les Pyrénées, selon l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées (ADDIP), opposée à la réintroduction du plantigrade.
La principale attaque d'un ours a eu lieu le 20 juillet à Couflens, commune située à quelques kilomètres d'Auzat (Ariège) : 209 brebis avaient "déroché", c'est-à-dire chuté d'un rocher ou d'une falaise. "Moins de la moitié des attaques de l'ours en Ariège sont reconnues ou indemnisées", a cependant fait valoir Thomas Vernay, en charge du dossier prédation à la Confédération paysanne.