Quatre personnes, dont une policière, en garde à vue depuis lundi matin dans l'enquête sur l'assassinat d'un commissaire adjoint et de sa compagne en 2016 à Magnanville, ont été relâchées jeudi, a appris Europe 1. Le juge d'instruction a pris cette décision en l'absence d'éléments suffisamment incriminants à ce stade.
Une policière et ses deux enfants. Les enquêteurs cherchaient à savoir comment le tueur Larossi Abballa, 25 ans, abattu par les forces de l'ordre après avoir revendiqué son acte au nom du groupe djihadiste État islamique (EI), avait choisi ses victimes et localisé leur adresse. Parmi les suspects interrogés par la sous-direction antiterroriste (Sdat) de la police judiciaire se trouvaient une policière de 48 ans, ex-responsable départementale du syndicat Alliance, et ses deux enfants de 26 et 30 ans qui présenteraient des signes de radicalisation.
Une femme déjà détenue. Mina B., une jeune femme hébergée au printemps 2016 dans la famille de la policière, est également entendue. Cette dernière, âgée de 25 ans et fichée "S" (pour "sûreté de l'Etat"), est déjà mise en examen et placée en détention provisoire depuis octobre dans une enquête distincte, soupçonnée d'avoir aidé une candidate au djihad en zone irako-syrienne. Lors d'une perquisition à son domicile en avril 2017, les policiers ont retrouvé une clé USB d'où avait été effacée une liste remontant à 2008 de 2.626 agents des renseignements français.
Deux hommes relâchés. À ce stade, les enquêteurs ne savent pas si elle a consulté ce fichier sur lequel ne figure pas les noms des deux victimes de Magnanville, Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider, assassinées à coups de couteaux sous les yeux de leur fils de 3 ans le 13 juin 2016. Également interpellé lundi, le frère de Mina B. a été remis en liberté mercredi soir. Mardi, un homme de 33 ans avait déjà été relâché.