L'organisation d'un voyage de victimes de l'attentat du 14 juillet au Vatican par la mairie de Nice pour une audience papale samedi suscite quelques critiques, notamment de la Ligue des droits de l'Homme et des élus écologistes. Une délégation de la ville sera du voyage, dont le président (LR) de la Métropole Nice Côte d'Azur, Christian Estrosi, qui insiste sur le caractère non religieux de l'audience papale, et la présence des représentants de tous les cultes du département, catholique, juif, musulman et protestant.
"Les élus de la République, M. Estrosi en l'occurrence, seraient donc autorisés à bafouer sans vergogne le principe de laïcité, un des fondements de notre Constitution", critique la section niçoise de la Ligue des droits de l'homme (LDH), contestant le coût pour la collectivité. "Les victimes étant de toutes confessions, doit-on s'attendre bientôt à financer un pèlerinage à Jérusalem, à la Mecque ou à Bénarès ?", ironise-t-elle dans un communiqué diffusé jeudi soir.
Voyage au Vatican : M Estrosi est-il premier adjoint de l'évêque de Nice ?https://t.co/FvMSnFiHfS
— LDH NICE (@liguenice) 23 septembre 2016
"Une provocation". Les élus écologistes ont également déploré l'initiative de Christian Estrosi, prise selon eux sans l'avis du conseil municipal. "Pourquoi aller rencontrer le chef spirituel et temporel d'une religion parmi celles pratiquées par les victimes ? Il y a des musulmans, des juifs, des protestants, des bouddhistes et des athées parmi les victimes de ce terroriste. Les exclure de ce type de 'consolation officielle' relève de la muflerie et même de la provocation", dénonce la conseillère municipale EELV Juliette Chesnel-Le Roux dans un communiqué.
La municipalité, avec l'aide d'Air France, a affrété deux avions pour les victimes de l'attentat du 14 juillet et leurs proches, au total 58 familles pour lequel le coût moyen pour la mairie a été ramené à 300 euros par personne selon la municipalité. Trente choristes de l'opéra de Nice seront également du voyage pour chanter "Nissa la bella", l'hymne de la ville. Leur déplacement est pris en charge par la mairie, a-t-elle confirmé. Les élus paient leur vol de leur poche, selon la même source. Trois autocars sont aussi affrétés pour les victimes indirectes auxquelles une contribution financière est demandée.