Près d'un an après l'attentat de Nice où un camion avait foncé sur la foule tuant 86 personnes le soir de la Fête nationale, la justice se déplace à Nice mardi pour faire le point sur l'évolution de l'enquête, face aux parties civiles.
Obligation légale. Pour cette rencontre inédite en région, les juges ont fixé le rendez-vous dans un amphithéâtre de l'Université de Nice, assez grand pour accueillir les 370 parties civiles. Seulement 150 personnes ont confirmé leur présence. Cette réunion est en fait imposée par la loi. Les six juges antiterroristes et trois membres du parquet de Paris vont prendre la parole.
"Reconstruction et résilience". Maître Philippe Soussi est l'un des cinquante avocats qui seront présents. Il a préparé cette réunion avec ses clients, très impatients : "Il y a énormément d'attente par rapport aux questions précises qu'ils se posent : qui a été mis en examen ? Quelles sont les infractions qu'on leur reproche ? Quelle est la durée prévisible de la procédure ? Qu'est-ce que ça peut donner ? Où en est-on ? Des questions très simples. C'est un moment important pour les parties civiles et ça participe aussi de leur reconstruction et de leur résilience."
Symbolique. Mais un moment qui sera aussi forcément un moment douloureux car les juges reviendront sur les faits et sur leur brutalité avant de répondre aux questions des parties civiles, uniquement sur le dossier pénal. Pourtant, certaines victimes auraient bien aimé, par exemple, avoir des réponses sur l'organisation de la sécurité le soir de l'attentat ou sur les indemnisations. Ce ne sera pas le cas. Si la justice se déplace à Nice, c'est surtout symbolique, pour montrer que même un an après, les enquêteurs sont toujours au travail.