Plus de 4 millions d'euros ont déjà été versés aux proches et aux victimes de l'attentat djihadiste de Nice, survenu le 14-Juillet et ayant causé la mort de 86 personnes, a annoncé mercredi le Fonds de garantie d'aide aux victimes.
300 à 400 millions en tout. Selon des chiffres arrêtés au 30 juillet, "1.134 demandes" de victimes et de proches ont été exprimées auprès du Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et d'autres infractions (FGTI), qui a déjà reversé 4,4 millions d'euros d'indemnisation. Le montant total des sommes allouées dans le dossier niçois est estimé "entre 300 et 400 millions d'euros" - contre 300 à 350 millions pour les attentats du 13 novembre 2015 -, a précisé la secrétaire d'Etat chargée de l'Aide aux victimes, Juliette Méadel, en visite au siège du FGTI.
Mission d'inspection du fonds. Alors que des experts interrogés cet été avaient dit craindre que le fonds n'atteigne ses limites financières, Juliette Méadel s'est voulu rassurante: "Il n'y a pas de difficulté particulière pour financer (les indemnisations) des victimes des attentats de Nice". Le fonds, financé par un prélèvement obligatoire sur les contrats d'assurance qui s'élève à 4,30 euros, dispose actuellement d'une réserve d'1,4 milliard d'euros, a précisé son directeur Julien Rencki. Toutefois, le gouvernement "réfléchit à la stabilité financière du fonds à long terme" et "une mission d'inspection est en cours", a ajouté la secrétaire d'Etat Juliette Méadel.
Une présence difficile à prouver. Autre dossier épineux, celui de la définition de la victime. Des associations s'étaient émues au lendemain du 14 juillet que les personnes traumatisées à Nice, de par leur grand nombre et la difficulté qu'elles auront à prouver leur présence sur les lieux de l'attentat, soient privées de toute indemnisation. Ce soir-là, plus de 30.000 personnes étaient présentes sur la Promenade des Anglais pour assister au feu d'artifice lorsque Mohamed Lahouaiej Bouhlel, un Tunisien de 31 ans, a foncé à bord d'un camion sur la foule tuant 86 personnes et en blessant plus de 300 dans un attentat revendiqué par le groupe Etat islamique. Toute victime "ayant subi un préjudice" en lien avec l'attentat et ayant été dans "la zone de danger" sera indemnisée, ont expliqué des sources proches du dossier. Par ailleurs, un soutien psychologique gratuit est apporté aux personnes choquées ou traumatisées.