Les gardes à vue des sept hommes, interpellés ce week-end à Strasbourg et Marseille, soupçonnés d'avoir voulu commettre un attentat en France, ont été prolongées mardi, a-t-on appris de source judiciaire.
Un réseau téléguidé depuis la Syrie ? De nationalités française, marocaine et afghane, ils avaient été arrêtés dans la nuit de samedi à dimanche, ce qui a permis, selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, de mettre en échec "une action terroriste envisagée de longue date sur notre sol". Ce réseau est soupçonné d'avoir été téléguidé depuis la Syrie et d'avoir voulu commettre une ou plusieurs attaques coordonnées en France. "Les exploitations sont toujours en cours pour tenter de déterminer le ou les endroits ciblés", a indiqué une source proche de l'enquête.
Cinq personnes arrêtées à Strasbourg. Quatre Français, inconnus des services de renseignements et arrêtés à Strasbourg, sont actuellement entendus dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), près de Paris. Yassine B., 37 ans, animateur dans une école primaire du quartier de la Meinau à Strasbourg, est soupçonné d'avoir gagné la Syrie en passant par Chypre en 2015. Deux armes de poing et de la propagande djihadiste ont été saisies à son domicile, selon la source proche de l'enquête.
Hicham M., 37 ans, qui avait gagné Chypre en 2015 avec Yassine B., Sami B., 36 ans, et Zakaria M., 35 ans, sont également en garde à vue. Les enquêteurs ont retrouvé au domicile de ce dernier un pistolet automatique et un pistolet mitrailleur, d'après cette source.
Trois personnes interpellées à Marseille. Au même moment, Hicham E., un Marocain de 46 ans résidant au Portugal, surveillé par les services locaux après de nombreux voyages suspects en Europe et signalé aux autorités françaises comme radicalisé a été interpellé à Marseille. "De l'argent a été saisi lors de son interpellation et les enquêteurs le soupçonnent d'avoir eu un rôle de collecteur de fonds pour le réseau", précise-t-on de même source.
Un Afghan qui devait héberger Hicham E. et un troisième homme "en lien avec la problématique de l'hébergement" du Marocain sont également en garde à vue. Deux autres hommes Nasser B., 38 ans, et Lamary N., 40 ans, liés à ce réseau, avaient été interpellés le 14 juin, en plein Euro de football, mis en examen et écroués. Les gardes à vue en matière terroriste peuvent durer 96 heures, voire 144 en cas de menace d'attentat imminent ou pour les nécessités de la coopération internationale.