Sur les Champs-Elysées, au Trocadéro, mais aussi un peu partout en France, de nombreux rassemblements policiers ont eu lieu vendredi pour rendre hommage à Xavier Jugelé, tué jeudi soir de deux balles dans la tête à Paris. À Toulouse, devant le monument aux morts, le rassemblement s'est improvisé via des sms ou par les réseaux sociaux.
"On n'y croit pas". Parmi la cinquantaine de policiers présents se trouve Valérie, policière à Toulouse. Elle connaissait très bien Xavier Jugelé. Au lendemain du drame, elle a du mal à réaliser. "On se croit dans un film. C'est la première fois que je perds un proche comme ça, si brutalement", confie-t-elle au micro d'Europe 1. "On n'y croit pas. On a beau être policiers, savoir que ce risque existe… Mais un ami abattu de deux balles par un terroriste, on n'y croit pas", témoigne-t-elle. "On croit toujours que ça n'arrive qu'aux autres et là, on prend le mur en pleine face…"
"Un peu plus d'angoisse au cœur". Christian, également en poste à Toulouse, est venu par solidarité. Il constate à quel point la peur fait désormais partie de son quotidien. "Il y a des choses que je ne ferai plus comme avant, des missions quotidiennes que je ne pourrai plus exercer, parce qu'on est visibles et repérables", admet-il. Si ce policier tâche de "continuer à travailler comme on le fait d'habitude", il concède que c'est avec "un peu plus d'angoisse au cœur", "la peur de devenir une victime, d'être comme ces collègues qui ne rentreront pas".
Vendredi soir, devant le monument aux morts , les policiers présents ont respecté une minute de silence, avant d’entamer une Marseillaise. Certains ont même déposé des fleurs, pour ne jamais oublier la mémoire de Xavier Jugelé.
Plusieurs syndicats de police appellent à manifester mercredi prochain. Un hommage national au policier tué sur les Champs-Elysées sera également rendu la semaine prochaine.