Le Canadien Hassan Diab est rentré à Ottawa après avoir obtenu un non-lieu de la justice française dans le dossier de l'attentat de la rue Copernic en 1980 à Paris, qui avait fait 4 morts et des dizaines de blessés, a annoncé mardi son comité de soutien. Vendredi, les juges d'instruction français avaient rendu un non-lieu en faveur de Hassan Diab, jusqu'ici considéré comme l'unique suspect de cet attentat à la bombe contre une synagogue, et ordonné sa remise en liberté immédiate.
Un attentat à la bombe. Cette ordonnance de non-lieu assortie d'une remise en liberté immédiate a été suivie d'un appel des magistrats de l'accusation, mais sans opposition à un retour au Canada de cet ex-professeur de sociologie de l'université d'Ottawa, a indiqué son comité de soutien dans un communiqué. Hassan Diab a prévu de tenir une conférence de presse mercredi à Ottawa, a indiqué Roger Clark, un des responsables de ce comité. Près de 40 ans après cet attentat à la bombe devant une synagogue, le premier à frapper mortellement la communauté juive en France depuis la fin de la Seconde guerre mondiale, les juges d'instruction ont estimé que les charges n'étaient "pas suffisamment probantes" et "se heurtaient à trop d'éléments à décharge". Extradé du Canada en novembre 2014, Hassan Diab a passé plus de trois ans en détention provisoire en France.
Vol de passeport. Selon l'ordonnance de non-lieu, l'instruction a estimé que plusieurs éléments "permettent d'estimer qu'Hassan Diab se trouvait vraisemblablement au Liban" au moment de l'attentat le 3 octobre 1980 et ne pouvait donc ni avoir confectionné, ni posé l'engin explosif dans les sacoches d'une moto. Hassan Diab avait clamé son innocence en se disant victime du vol de son passeport et qu'il était à Beyrouth au moment des faits pour passer ses examens à la faculté. L'enquête avait attribué cet attentat, non revendiqué, au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), groupe né d'une scission du FPLP, et les renseignements français avaient identifié Hassan Diab en 1999.