Le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme va devoir traiter 4.000 dossiers, soit autant que depuis sa création en 1986.
Une semaine après les attentats de Paris qui ont fait 130 morts, les premières cérémonies en mémoire des victimes ont eu lieu, dans plusieurs communes de France. Pour financer les obsèques, les familles peuvent s'appuyer sur le Fonds de garantie des victimes d'actes de terrorisme (FGTI). L'organisme est chargé d'évaluer les préjudices corporels, moraux, et économiques subis. Adaptation du logement pour les handicapés, compensation des pertes de revenus, soutien aux familles et aux orphelins, le fonds de garantie est alimenté par une contribution obligatoire sur les contrats d'assurance. En tout, il devra traiter environ 4.000 dossiers, soit autant que depuis sa création en 1986.
Des justificatifs à fournir. Pour les familles, la suite s’annonce longue et douloureuse car les dossiers sont compliqués à monter. Dans des moments aussi difficiles, tout le monde ne pense pas à demander des attestations médicales ou à garder les justificatifs de sa présence dans un des cafés attaqués. Et pourtant, il faut tout prouver, pour que l’indemnisation soit la plus juste possible. "Si un membre d'une famille est décédé et qu'il subvenait au besoin de sa famille, il y aura une évaluation à partir des feuilles d'impôts et des fiches de salaire", explique Françoise Rudetzki, membre du conseil d’administration du fonds de garantie.
Et c’est justement l’autre aspect exceptionnel de ces attentats : la plupart des victimes sont des jeunes actifs, parents d'enfants en bas âge, ce qui devrait rendre les indemnisations encore plus importantes.
1,2 milliard d'euros à disposition. Les rétributions varient très fortement selon les cas, comme en témoignent les exemples fournis récemment par le FGTI dans une note : de 52.000 euros pour une personne souffrant de blessures très légères et de troubles psychologiques modérés, à 900.000 euros pour une victime ayant des blessures graves et séquelles physiques importantes.
Actuellement doté de 1,2 milliard d’euros , le fonds "n’aura aucune difficulté à faire face" aux demandes d’indemnisation, a expliqué le ministre des Finances Michel Sapin, avant d’insister sur le fait que "le problème n’est pas l’argent, mais la rapidité et l’accompagnement des victimes". Pour se faire, des experts supplémentaires devraient être embauchés pour faire face à l’afflux de dossiers à venir.