Il est "l'homme au chapeau", celui que l'on voyait sur les images de vidéosurveillance tirant un chariot avant les attentats de l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016. S'il n'était pas à Paris le soir des attentats du 13 novembre 2015, Mohamed Abrini a participé aux préparatifs des attaques et a accompagné le commando jusqu'à sa planque de Bobigny avant de repartir en Belgique. Arrêté après une longue traque, le terroriste s'est livré lors d'une audition datant de juin dernier, révèle mardi notre confrère France Inter. L'individu y raconte notamment le comportement des terroristes avant et après les attentats de Paris.
'Ils préparaient à manger, regardaient la télé". Mohamed Abrini se remémore ainsi les heures précédant les attaques au cœur de la capitale française et au Stade de France. Il décrit des terroristes "calmes, tranquilles", qui "préparaient à manger dans la cuisine, regardaient la télé. Je ne voyais pas de stress en eux", raconte-t-il. "Tous les gars qui étaient dans l'appartement, dans le convoi c'étaient mes derniers potes (...) le convoi de la mort", ajoute encore le terroriste.
" Ils préparaient à manger dans la cuisine, regardaient la télé. Je ne voyais pas de stress en eux "
"Voilà c'est fait", relate Abdeslam. L'histoire ne s'arrête pas là. Après les attentats qui ont fait plus de 130 morts à Paris, Mohamed Abrini recroise en Belgique la route de Salah Abdeslam, l'une des figures clés des attaques parisiennes. Lors de son audition devant la juge en charge du dossier en Belgique, Abrini décrit un homme "pâle, fatigué", qui lui confie que "voilà c'était fait". Les deux hommes restent ensemble pendant des mois, déménageant de planque en planque aux côtés d'autres complices. "L'homme au chapeau" décrit notamment un appartement où était entreposé de la poudre et un autre, minuscule pour six, du moins trop petit pour fabriquer des explosifs.
Scission du groupe de terroristes. Par manque de place, à cause de l'humidité, et parce qu'ils entendent "les galipettes du couple au-dessus", le groupe décide de se séparer. Trois restent dans ce dernier appartement de Forest. Il s'agit de Mohamed Belkaïd, Salah Abdeslam et Sofien Ayari. Le premier meurt dans une intervention policière, les deux autres réussissent à s'enfuir in extremis et se font finalement arrêter quelques jours plus tard. Les trois autres - Mohamed Abrini, Najim Laachraoui et Ossama Krayem - rejoignent une dernière planque. C'est de là qu'ils partiront pour commettre les attentats du 22 mars à Bruxelles et Zaventem.