Attentats : le prêtre sanctionné pour ses propos sur les victimes s'explique

© ALAIN JOCARD / AFP
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G.S.
"Je dis mes regrets à ceux qui m’ont mal lu et qui auraient pu être blessés par mes propos", déclare le Père Hervé Benoît dans un communiqué. 

Il a été relevé de ses fonctions, pour avoir comparé dans une tribune les victimes du Bataclan et leurs bourreaux, en les qualifiant de "frères siamois". Le Père Hervé Benoît a réagi samedi, dans un communiqué mise en ligne sur le site Riposte catholique. "Je dis mes regrets à ceux qui m’ont mal lu et qui auraient pu être blessés par mes propos et je leur pardonne très volontiers les insultes dont ils m’ont accablé. Mais, comme prêtre, je devais aussi aux victimes, comme à tous ceux qui me liraient, justice et vérité. [...] Justice et vérité pour les jeunes auxquels on ment et qu’on détourne de Jésus-Christ au risque de leur salut éternel", s'explique l'abbé dans un texte. "Dieu est le seul juge de mes propos", conclut-il. 

"Citoyen d'un pays libre". S'il semble assumé ses propos, le Père Hervé Benoît se défend également d'avoir voulu s'en prendre aux victimes. "À la suite des attentats du vendredi 13 novembre, nous avons tous été touchés, à commencer par les victimes et leurs proches. Prêtre catholique, j’ai prié et célébré la messe pour les victimes et leurs familles dès que j’ai appris la tragédie. C’était ma première réaction et, je le crois, mon premier rôle. [...] Comme baptisé et comme prêtre, je devais compassion aux victimes et sympathie à leurs familles. Si on me lit honnêtement, on les trouvera exprimées. Citoyen d’un pays libre, comme des millions de personnes, j’ai ensuite exprimé en conscience ce que je ressentais et montré les signes que je voyais", détaille-t-il. 

"Ces pauvres enfants de la génération bobo". La tribune polémique du religieux était parue après les attentats sur le même site traditionaliste Riposte catholique. Véritable diatribe contre le groupe de rock garage (Eagles of Death Metal) qui jouait le vendredi 13 novembre au Bataclan à Paris, le texte s'en prenait aussi vivement au public. "Regardez les photos des spectateurs quelques instants avant le drame. Ces pauvres enfants de la génération bobo, en transe extatique. Ce sont des morts-vivants. Leurs assassins, ces zombis-haschishin, sont leurs frères siamois", pouvait-on lire. "Le signe de la mort et du chaos ne flotte pas que sur les rues de Paris, un vendredi soir maudit. 130 morts, c'est affreux ! Et 600 morts, c'est quoi ? C'est le chiffre des avortements en France le même jour", ajoutait le prêtre.