Attouchements : "l'établissement a très bien réagi", selon Vallaud-Belkacem

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Lionel Gougelot et , modifié à
INTERVIEW - La ministre de l’Education a réagi aux soupçons d’attouchements de six élèves sur des filles de leur classe.

Suite à l’affaire d’attouchements sexuels de garçons du lycée-collège Montaigne, à Paris, sur un dizaine de filles de leur classe, la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem a réaffirmé l’importance de lutter contre les stéréotypes filles-garçons à l’école à l'aide d'outils pédagogiques.

Satisfaite par la réaction du collège. "La direction de l’établissement scolaire a très bien réagi", a d’abord estimé la ministre de l’Education, au regard du travail éducatif et les sanctions disciplinaires engagés par le collège Montaigne. Sur les six garçons, âgés de 10 à 11 ans, soupçonnés d’avoir coincé des filles de leur classe dans les toilettes pour les "tripoter", deux d’entre eux, présentés comme les "leaders" ont été exclus définitivement avec sursis, après un conseil de discipline s’étant tenu lundi. Une sanction qui signifie pour eux qu’ils seront exclus au prochain écart de conduite. Des travaux d'intérêt généraux ont été appliqués aux autres fautifs.

Aussitôt les faits connus, les garçons, les victimes ainsi que leurs parents ont également été convoqués par la chef d'établissement. Les parents n'ont pas souhaité porter plainte afin de préserver leurs enfants et ne pas prendre le risque qu'ils soient stigmatisés au sein de l'établissement. Deux mains courantes ont cependant été déposées au commissariat.

Des outils nécessaires pour lutter contre les stéréotypes de genre. Pour Najat Vallaud-Belkacem, qui avait porté le projet du programme d’enseignement l’ABCD de l’égalité, cette situation traduit bien la nécessité d’éduquer les enfants et adolescents à la différence des sexes. "Lorsque j’ai fait adopter le plan pour l’égalité entre les filles et les garçons à l’école, j’ai entendu, à l’époque, beaucoup de caricatures", a-t-elle déploré au micro d’Europe 1, avant de poursuivre : "Aujourd’hui, vous pouvez constater à quel point c’est utile d’avoir, à l’école, des outils pour mettre fin aux stéréotypes des enfants et pour prévenir les images pornographiques qu’ils peuvent voir circuler sur Internet."

"Grandir dans le respect et l’égalité des sexes". A une époque où les jeunes élèves peuvent visionner facilement des sites pornographiques, comme l’auraient fait les collégiens de Montaigne sur leurs téléphones portables, "c’est important, pour l’école, de prendre résolument en charge ces sujets d’égalité entre filles et garçons", a-t-elle estimé. "Il faut bien que les professionnels de l’Education nationale puissent apprendre à leurs élèves à grandir dans le respect et dans l’égalité entre sexes loin des stéréotypes et des images pornographiques qu’ils voient circuler sur Internet", a-t-elle conclu.