Elle s'active à moins d'une heure du grand spectacle. Sandrine Bouglione est fille et petite fille de dresseur. Après la transmission de trois générations de Cirque Bouglione, elle a choisi avec son mari de ne pas passer le relai à leurs enfants. "J'ai grandi dans cet univers là", s'est-elle remémorée à Europe 1. "Quand j'avais 5 ans mon animal de compagnie était un éléphant. Pour moi c'était banal. Aujourd'hui, on se remet en question et on ne transmettra pas ça à nos enfants. C'est une remise en cause en tant qu'artiste et en tant qu'entrepreneur de spectacle."
Au fond de la grande scène, un écran géant de 5m sur 20m et un tulle transparent permettent l'effet 3D : "On a gardé ces animaux, éléphant, lion, dans leur esprit naturel. Il y a les pas, avec cette espèce de lourdeur, le barrissement, le rugissement, le tout accompagné de vibrations. Ca donne un coté réel à l'animal, pas juste lui faire faire une pirouette et voilà." Un nouveau genre pour le cirque.
Une nouvelle réglementation
L'effet fonctionne sur les enfants. Comme par exemple quand le lion surgit d'une constellation d'étoiles. La petite Eléna, 6 ans est toute excitée durant l'entracte : "Le lion a fait un rugissement qui m'a fait peur." Sa mère confirme avec le sourire : "Ca l'a fait sursauter, elle s'est accrochée à sa maman."
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En 2018, André-Joseph Bouglione s'exprimait sur cette transformation du cirque vers un modèle plus humain. "Le problème n'est plus celui de la maltraitance, c'est un problème de perception du public. L'opinion publique réclame l'interdiction, les sondages sont clairs : 67% des français la souhaitent", affirmait-il au micro d'Europe 1. Les époux Sandrine et André-Joseph Bouglione anticipent la future réglementation qui stipule que les cirques et delphinarium ne pourront plus utiliser les animaux dans leurs spectacles.